Aspects théoriques
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Approche conceptuelle
« Culture, enculturation,
acculturation, interculturation »
Extrait de « Psychologie interculturelle » de
Zohra Guerraoui et Bertrand Troadec, Edition A. Colin, collection
synthèse. 2000. P10 à 19
Extrait de l' ouvrage « Pychologie interculturelle »
de Z. Guerraoui et B. Troadec, ce premier chapitre propose des définitions
de concepts généraux incontournables pour aborder
la question de l' interculturalité. Il débute
par une définition de la culture selon un double point de
vue (classique et anthropologique) et présente ensuite des
définitions des processus qui en découlent :l'
enculturation, l' acculturation et l' interculturation.
Pour chacun de ces concepts, les auteurs rendent compte de la
diversité des approches qui les définissent en offrant
toujours une synthèse de ces dernières. A la fin de
chaque présentation conceptuelle, une question est posée
afin d' aider le lecteur à faire le point.
Document d' une compréhension aisée qui
constitue une bonne introduction en matière d' approche
conceptuelle.
Article en attente de copyright.
Complément :
Présentation sommaire de la Psychologie
Interculturelle
Article de Patrick Denoux, Maître de conférence en
psychologie interculturelle à l’Université de Toulouse
Le Mirail, publié dans le cadre des assises régionales
de la recherche, de l’innovation et du transfert de technologies,
en
ligne sur le site de la Direction de l’Action Economique et
de la Recherche de la Région Midi-Pyrénées,
2005.
(Au format traitement
de texte sur notre site, 21 ko).
« Interculturalité
»
Article de Christine Partoune, Professeur de géographie et
Assistante en didactique au Laboratoire de méthodologie des
Sciences géographiques, en
ligne sur le site du Laboratoire de Méthodologie de la
Géographie de l'Université de Liège, non daté.
Dans cet article, l'auteure pose le cadre d'une réflexion
sur l'interculturalité en pédagogie. Le cadre conceptuel,
la démarche présentée sont transférables
au domaine social.
Plan de l'article :
1. à la recherche d'une définition
2. La pédagogie interculturelle
3. La démarche interculturelle
4. Assimilation - insertion - intégration
5. Construction de l'identité et rôle de l'école
« Un modèle
global dynamique des cultures et de l' interculturel »,
Extrait du « Guide de l' interculturel en formation »,
sous la direction de J. Demorgon et E. M Lipiansky, édition
Retz 1999. P81 à 87
Dans ce chapitre, Jacques Demorgon ( professeur de philosophie
et maître de conférences en psychologie sociale) met
l' accent sur les nuances et les différences qu' il
convient de poser entre « culturel, transculturel, multiculturel
et interculturel ». Ce dernier terme souligne l' existence
d' une dimension interactive et dynamique et ne doit pas être
confondu avec le multiculturel qui « signale simplement
que des cultures différentes sont co-présentes dans
un même ensemble humain ». Toute relation interculturelle
est le fruit d' une adaptation des individus qui, producteurs
de cultures et non pas simple produit de leur culture, vont emprunter
ailleurs des réponses que leur propre culture ne peut apporter
du fait du renouvellement des situations et des relations. Pour
étayer cela, l' auteur reprend à son compte deux
processus clefs de la théorie piagétienne, ceux de
l' accomodation et de l' assimilation dont la visée
adaptative requiert la nécessité d' une ouverture
sur l' environnement et d' une réceptivité
à sa réalité. Ainsi pour J. Demorgon, l' interculturel
doit être posé comme « engendrement des
cultures » qui détermine à la fois des ajustements
voulus ou contraints, des innovations bénéfiques ou
des chocs et conflits durables. Qu' il soit idéologique
(voulu, soucieux d' harmonisation, de synergie…), stratégique
(fait de chocs et d' arrangements entre les acteurs) ou global
(constitué de chocs et d' arrangements entre les stratégies
des acteurs), l' interculturel doit être pensé
comme « source du devenir des cultures » qui
ne « survient pas qu' en aval des cultures acquises ».
Document riche en analyse et réflexion mais relativement
difficile dans sa compréhension (nécessite une lecture
attentive). Des exemples auraient été opportuns pour
illustrer l' analyse proposée par l' auteur.
Chapitre
téléchargeable sur notre site, images intégrées
en traitement de texte format word, 1300 ko.
« Stéréotypes
et préjugés : bilan des recherches psychosociologiques »
Extrait du « Guide de l' interculturel en formation »
(voir références ci-dessus). P 142 à 148
L' auteur, Edmond Marc Lipiansky (professeur de psychologie),
explore les trois orientations en fonction desquelles se sont développées
les recherches sur les stéréotypes et les préjugés,
concepts incontournables si l' on veut comprendre les processus
de perceptions et de représentations mutuelles en jeu dans
toute rencontre interculturelle.
La première orientation a placé ces recherches dans
le contexte des relations entre groupes. Elle s' est attachée
à étudier les phénomènes de comparaison
sociale, de discrimination et d' élaboration de l' identité
sociale, ainsi qu' à analyser les fonctions spécifiques
des préjugés et stéréotypes dans les
communication entre groupes.
La deuxième orientation a cherché à dégager
les mécanismes cognitifs constitutifs des stéréotypes
et préjugés. Ces derniers s' inscrivant dans
« une tendance spontanée de l' esprit humain
à la schématisation qui constitue une tentative pour
maîtriser son environnement ». Ce processus de
schématisation implique des mécanismes de classification,
d' attribution et de catégorisation dans la perception
de l' étranger.
La troisième orientation, quant à elle, a proposé
quelques hypothèses théoriques explicatives de la
genèse des préjugés et des stéréotypes
chez les individus et les groupes. Ces théories se situent
dans une perspective psychanalytique ou prennent appui sur les théories
de l' apprentissage social d' inspiration béhavioriste.
L' auteur ne manque pas de souligner les limites des recherches
conduites dans cette deuxième perspective.
Document de compréhension aisée.
Chapitre
téléchargeable sur notre site, images intégrées
en traitement de texte format word, 1400 ko.
« Comprendre l' interculturalité :
quelques notions théoriques »,
Extrait du livre
« Le travail social face à l' interculturalité »
sous la direction d' Emmanuel Jovelin, édition L' Harmattan,
collection Le travail du social. 2006. P 17 à 30.
L' objet de ce chapitre est d' apporter un éclairage
au concept d' interculturalité en se posant la question
de savoir comment s' ouvrir à l' autre et ce qui
se passe lorsque des univers culturels différents entrent
en contact. Dans un premier temps, Emmanuel Jovelin parcourt les
différentes définitions anthropologiques de la culture,
considérant qu' elle conditionne le comportement face
à l' altérité et qu' elle se révèle
indispensable pour comprendre la notion assez récente d' interculturalité.
Cette exploration le conduit à retenir deux définitions
de la culture soulignant son caractère dynamique et vivant.
« Héritage social en constante transformation »
la culture remplit une double fonction, celle de cohésion
et d' intégration, non dénuées de certains
effets négatifs, à savoir la distinction et le conflit.
Dans un second temps, l' auteur présente trois comportements
clefs face à l' altérité : l' ethnocentrisme,
les préjugés et les stéréotypes. Pour
le premier qui se définit comme « une vue des
choses selon laquelle notre groupe est le centre de toute chose,
tous les autres étant mesurés et évalués
par rapport à lui… », il convient d' en
comprendre le sens et la fonction (fonction de préservation
positive de l' existence du groupe, mécanisme de défense
du groupe vis à vis de l' extérieur…)
pour en cerner le risque (dévalorisation des autres) et y
faire face. Tout comme l' ethnocentrisme, les préjugés
(« modes de jugement tout faits », « prêts
à penser » qui offrent un système d' explication
rassurant) et les stéréotypes (« opinions
toutes faites qui ont l' art de réduire les particularités… »)
constituent une forme d' intolérance ou encore le « contrôle
de l' incertitude ». Ces trois comportements montrent
qu' appréhender autrui n' est pas un phénomène
qui s' impose d' emblée et que la diversité
culturelle est, selon Claude Lévi-Strauss, « rarement
apparue aux hommes comme un phénomène naturel résultant
des rapports directs ou indirects entre les sociétés ».
C' est dans un troisième temps qu' Emmanuel Jovelin
aborde le concept d' interculturalité en mettant l' accent
sur les notions de réciprocité, d' interaction,
d' interpénétration, sur les rapports que le
« je » (individuel ou collectif) entretient
avec autrui. L' interculturalité symbolise l' interaction
entre les cultures et résulte d' un double mouvement,
celui de l' identification à l' étranger
qui présente les traits que nous jugeons positifs, de la
séduction engendrée par son altérité ;
et celui de la méfiance, du conflit qui est créé
par l' écart entre « l' autre espéré,
attendu et l' autre trouvé ».
Mais discourir sur l' interculturalité n' est
pas sans risque, notamment celui de la contradiction dans l' appréhension
de la différence de l' autre. Nier cette dernière
revient à la « dilution de l' autre dans
l' identique, signe de négation identitaire de l' autre… »
mais l' accepter, poser le « respect de la différence
déclarée » représente aussi un danger,
celui de l' appréhender en termes de supériorité
et d' infériorité voire de mépris. Les
travailleurs sociaux ne sont pas épargnés par ce dilemme
lors de la rencontre interculturelle.
Pour terminer, Emmanuel Jovelin insiste sur l' importance
de réaliser une véritable prise de conscience de « l' ethnocentrisme
intrinsèque de son propre regard sur l' autre en reconnaissant
l' étranger comme semblable et comme différent ».
C' est cette capacité à la décentration
de soi qui constitue un préalable à l' instauration
d' un pouvoir de communication interculturelle.
Document très riche et facile d' accès.
Tout au long du chapitre l' auteur, au gré du cheminement
conceptuel qu' il poursuit, s' interroge sur le sens des
processus en jeu et propose des pistes de réponses.
Pas de copyright.
« Cultures et stratégies,
ou les mille manières de s' adapter »,
Extrait du livre
« L' identité » sous la direction
de J.C Ruano-Borbalan, édition Sciences Humaines 1999.P 57
à 62.
En tant que « formations historiques
évolutives », les cultures changent, s' influencent
les unes les autres et doivent alors beaucoup à l' emprunt
mutuel. L' acculturation constitue la manière la plus
importante par laquelle les cultures s' influencent. Face à
ces changements, au contact d' une culture étrangère,
les individus adoptent diverses stratégies d' adaptation
qui vont de la « séparation » (imperméabilité
à la culture étrangère) à l' « assimilation »
(absorption totale). Carmel Camilieri (professeur de psychologie
interculturelle) se propose de dresser une typologie de ces stratégies
en distinguant celles qui évitent le conflit par une attitude
conservatrice ou opportuniste et celle qui s' efforcent d' articuler
les cultures en présence par une attitude syncrétique
ou synthétique. C' est dans ce deuxième groupe
de stratégies qu' intervient l' interculturel que
l' auteur définit comme « toute entreprise
en vue de construire une articulation entre porteurs de cultures
différentes, visant au moins à prévenir les
inconvénients de leur coexistence et au mieux, à les
faire bénéficier des avantages qui en sont attendus ».
Son action doit tendre alors à faire passer de l' imaginaire
élaboré autour de l' autre, souvent dû
à l' ignorance ou construit en fonction de besoins et
d' intérêts, au réel. Il s' agit de
concilier des valeurs contradictoires en opérant une véritable
« régulation interculturelle ».
Document d' une grande clarté et d' un esprit
de synthèse certain.
Chapitre
téléchargeable sur notre site, images intégrées
en traitement de texte format word, 1000 ko.
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Psychologie interculturelle
« Travail social
en milieu migrant : les apports de la psychologie interculturelle",
Extrait du livre
« Le travail social face à l' interculturalité »
sous la direction de Emmanuel Jovelin, édition L' Harmattan
2006. P 57 à 88.
Maître de conférence en psychologie sociale,
René Mokounkolo analyse dans ce chapitre les implications
culturelles du travail social et plus particulièrement les
contributions que la psychologie interculturelle peut apporter aux
acteurs sociaux, notamment aux travailleurs sociaux, chargés
d' accompagner les familles migrantes dans leur parcours d' intégration
en France.
Dans un premier temps, il rappelle quelques fondamentaux
historiques et structurels relatifs à la présence des
immigrés en France. Il souligne alors la nécessité,
face au pluralisme culturel qui caractérise la société
française, d' inventer et d' appliquer une citoyenneté
nouvelle dans une perspective interculturelle. Il considère
que les travailleurs sociaux occupent une place significative dans
ce « défi de l' interculturel ».
Devant les difficultés de communication qu' ils peuvent
rencontrer dans leur travail auprès des migrants, la psychologie
interculturelle peut apporter son éclairage de manière
à les aider à les comprendre, et à les gérer
efficacement. René Mokounkolo se propose alors dans un second
temps de conduire une analyse épistémologique de la
psychologie interculturelle. Pour cela il resitue l' évolution
générale de la psychologie et particulièrement
celle de la psychosociologie, et de l' anthropologie, disciplines
où la culture constitue la toile de fond en matière
de modèles explicatifs des attitudes et comportements. A la
suite de ce premier éclairage, il aborde plus précisément
l' objet et les champs d' intervention de la psychologie
interculturelle après avoir présenté les conditions
qui ont présidé à l' émergence de
son statut de discipline autonome qui entend étudier l' interaction
entre la culture et le comportement. Vient ensuite une exploration
de ses fondements théoriques (articulés autour de la
conception psychosociale de la culture), de ses orientations méthodologiques
(démarche compréhensive et globale) ainsi que des principales
perspectives théoriques qu' elle développe (perspectives
universaliste et relativiste). Au terme de cette exploration, René
Mokounkolo considère que l' objectif fondamental du psychologue
interculturel est de « repérer et de mesurer l' impact
de la culture dans les interactions sociales (en termes d' appartenances
assumées, de ressemblances/différences, de comparaison
entre des groupes ethnoculturellement hétérogènes,
de rapports entre soi et l' identité, etc.) »
et ce, dans une double perspective : universaliste et relativiste.
Dans un troisième temps, l' auteur s' interroge sur
l' aide que la psychologie interculturelle peut apporter aux
travailleurs sociaux dans l' accompagnement des familles migrantes,
la prise en compte de la différence culturelle constituant
une préoccupation croissante chez les premiers. Cela le conduit
à passer en revue toute une série d' éclairages
apportés par les recherches menées en psychologie interculturelle.
Ces éclairages concernent essentiellement les modalités
d' influence de la culture d' un groupe humain sur ses membres
en matière de perception de la réalité, l' identité
et plus précisément ses rapports avec la culture, la
question de l' ethnocentrisme, et la famille migrante en tant
que sous-système social assumant des fonctions essentielles
à l' instar de toute famille. Dans un quatrième
temps, René Mokuonkolo évoque les zones d' incertitude
et les risques de dérapage que la démarche interculturelle
comporte. Tout d' abord le risque de ghettoïsation des cultures
migrantes lié aux effets pervers d' un certain relativisme
culturel et à l' instrumentalisation de ces cultures.
Ensuite l' appartenance culturelle du chercheur ou du travailleur
social qui si elle peut être un atout, constitue dans certains
cas un handicap (« réflexe ethnocentrique »).
Et enfin l' absence d' une réelle articulation entre
la recherche théorique et l' action de terrain.
Pour terminer, l' auteur rappelle la nécessité
d' instaurer un « partenariat éclairé »
entre les différents acteurs sociaux en matière d' accompagnement
social des migrants. Il s' agit avant tout de mettre en place
un travail d' équipe, requérant des compétences
issues de secteurs d' activités et de disciplines aussi
variées que la psychologie, l' anthropologie, le droit,
la santé, la pédagogie, etc. La psychologie interculturelle
poursuit à la fois une visée analytique, compréhensive
et d' intervention, de manière à prévenir
et à traiter toute forme de stigmatisation, de dysfonctionnements
qui peuvent affecter les interactions au sein des familles migrantes,
mais aussi entre elles et les représentants des institutions
chargées de les accompagner. Cela passe, de la part du psychologue
interculturel, par des actions de médiations interculturelles,
d' expertise, de prise en charge thérapeutique et de conseil,
de formation des acteurs sociaux.
Document très dense et très riche
en références théoriques qui peut paraître
complexe. Requiert une lecture attentive.
Pas de copyright.
« La monoculture
conduit à l' appauvrissement. Psychologie interculturelle
et agriculture »
Intervention de Patrick Denoux lors de la 10 ième université
d' été de Marciac, « Dans le champ des
agricultures du monde, quel destin pour les agricultures d' ici ? »,
organisée par la Mission Agrobiosciences de la Région
Midi-Pyrénées en août 2004 en
ligne sur le site agrobiosciences
Agrobioscience : site de la Mission d’Animation des agrobiosciences
créée dans le cadre du Contrat de Plan Etat-Région
2000/2006 (Région Midi-Pyrénées-Ministère
de l’Agriculture (DGER)) afin de favoriser les échanges sociétaux
sur des sujets à controverses concernant les avancées
des sciences, le devenir du vivant, de l’agriculture et de l’alimentation.
Lors de la dixième université d' été
de Marciac (août 2004) « Dans le champ des agricultures
du monde, quel destin pour les agricultures d' ici ? »,
la Mission Agrobiosciences de la région Midi-Pyrénées
a demandé à Patrick Denoux, maître de conférence
en psychologie interculturelle de donner son point de vue quant
à l' avenir de l' agriculture française
au sein des agricultures du monde. Le contenu écrit de son
intervention est relaté dans ce document paru sur le site
de Agrobiosciences.
En tant que « spécialiste des contacts culturels
et des rapports entre le psychisme et la culture lors des contacts
culturels », le psychologue interculturel qu' est
Patrick Denoux se propose de montrer que la façon de se représenter
le contact conditionne fortement son destin. , démonstration
qui peut parfaitement s' appliquer aux univers agricoles. Pour
cela, il va structurer son intervention autour de l' analyse
de trois modes d' appréhension de la différence
culturelle. Le premier, dit « télénomique »,
repose sur une vision falsifiée voire mythifiée de
l' histoire qui s' accompagne d' une hiérarchisation
des cultures, d' une vision ethnocentrique. Ce mode d' appréhension
a pour conséquence d' enfermer le destin des agricultures
dans une dialectique exploitation/ethnicisation. Le deuxième,
dit « téléotopique », introduit
une reconnaissance de la différence, la diversité
des cultures apparaissant de plus en plus comme un état indiscutable,
et annule toute hiérarchie , préalable à l' interculturalité.
Cependant cette reconnaissance peut présenter un effet pervers,
celui de la valorisation des spécificités culturelles
avec à terme une « autoethnicisation »
(« l' identité culturelle devenant un élément
stratégique dans les rapports de force »). Pour
le troisième mode, dit « hétéronomique »,
il s' agit de reconnaître mais aussi de prendre en compte
l' autre dans sa différence. C' est là qu' intervient
l' interculturation, c' est à dire la constitution
de compromis originaux, le dépassement des cultures en présence.
Il ne s' agit pas de s' adapter à la culture de
l' autre mais d' opérer des concessions, des transformations
des pratiques culturelles, des emprunts à d' autres
cultures. Dans cette optique l' agriculture doit concevoir
des coopérations internationales sous l' angle d' une
co-construction en réponse aux « effets dévastateurs »
de la standardisation. Comme pour la culture, en matière
d' agriculture, « la monoculture conduit à
l' appauvrissement ».
Document aride (pour reprendre la métaphore agricole)
qui présente l' intérêt de montrer que
la psychologie interculturelle peut éclairer des champs supposés
très éloignés de ses préoccupations,
ici l' agriculture.
Document en
ligne sur le site agrobiosciences
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Ethnopsychiatrie
« Ethnopsychiatrie :
actualité, spécificité, définition »
article de Tobie Nathan, professeur de psychologie clinique et pathologique
à l' université de Paris VIII et fondateur du centre
Georges Devereux en 1993 en ligne sur le site Carnet
Psy.
Carnet Psy : espace interactif centré sur la formation,
la clinique et la recherche créé sous l'égide
des Éditions Cazaubon, destiné aux psychiatres, psychologues,
psychanalystes et tous les acteurs de la santé mentale francophone.
Après avoir situé dans le temps l' émergence
de l' ethnopsychiatrie dans le monde, Tobie Nathan rappelle
le contexte conflictuel dans lequel elle s' est développée
en France. Il s' interroge ensuite sur l' identité
de l' ethnopsychiatrie et de l' ethnopsychiatre. Est-ce
un ethnologue ? un anthropologue ? un « psychiatre
averti » ? un « psychologue bilingue » ?
S' agit-il d' un métier et si oui lequel ?
celui d' un chercheur en médecine ? en anthropologie ?
en psychologie ? Ni « anthropologie des thérapies traditionnelles »
de la folie, ni une « psychiatrie culturellement éclairée »,
Tobie Nathan considère l' ethnopsychiatrie comme une
science interdisciplinaire. Citant Georges Devereux (un des fondateurs
de l' ethnopsychiatrie), il affirme que le caractère
pluridisciplinaire de l' ethnopsychiatrie l' oblige à
« reposer les problèmes initiaux, à réévaluer
les questions primordiales, tant celles de l' anthropologie
que celles de la psychiatrie ». Pour cela, elle ne peut
se contenter d' emprunter à l' une et à
l' autre leurs techniques d' exploration et d' explication,
mais de procéder à une véritable « fécondation
réciproque » des concepts clefs qui les sous-tendent.
Fort de son expérience de 20 ans au centre Georges Devereux
où il officie, Tobie Nathan propose ensuite une définition
de l' ethnopsychiatrie qui se décline en trois axes :
-
une discipline avec pour objet l' analyse de tous les
systèmes thérapeutiques envisagés comme
« propriété » de groupes
(« savants », communauté ethnique,
religieuse ou sociale),
-
une discipline qui se propose de mettre les concepts de la
psychiatrie, de la psychanalyse et de la psychologie, à
l' épreuve des réalités culturelles
et cliniques observées,
-
une pratique clinique innovante.
Cette définition implique que l' ethnopsychiatre est
avant tout un chercheur qui ne s' enferme pas dans une « école »
et pour qui le patient devient un « partenaire obligé »,
un « informateur » invité à
« discuter les observations de ses thérapeutes,
à argumenter leurs hypothèses, à partager la
responsabilité du traitement élaboré en commun ».
Document ardu qui nécessite certains pré-requis.
Définie comme l' étude des troubles mentaux
en fonction des groupes ethniques ou culturels et de la place qu' ils
occupent dans l' équilibre social, l' ethnopsychiatrie
nous apprend que chaque collectivité secrète ses propres
modèles de déviance et qu' on est toujours fou
par rapport à une société donnée. Pour
illustrer cette affirmation, ce texte ,à travers des exemples
précis, nous montre que dans les sociétés primitives
nos catégories psychiatriques s' appliquent mal et qu' il
convient parfois d' ajouter aux catégories de « normal »
et de « pathologique », celle de « surnaturel ».
C' est alors toute la communauté qui prend part à
la « guérison » du sujet et ce, à
travers de nombreux rites (forme de sociothérapie). La folie,
sous des formes, des modèles divers, varie d' une culture
à l' autre et renvoie au rapport avec la norme sociale.
Il s' agit donc d' appréhender la folie en fonction
du système de valeurs et de normes en place dans la société
en question. A l' instar de Georges Devereux, il paraît
par ailleurs opportun de se demander si ce ne sont pas les sociétés
qui sont « malades » et non pas les sujets
qui pour s' adapter introjectent des normes morbides, celles
du groupe. Le sujet « sain » est alors celui
qui se rebelle.
Article riche en réflexion mais qui peut paraître
complexe.
« La psy et l' Autre »
Extrait de « Valeurs mutualistes » n°226
juillet 2003
Dirigé par Marie-Rose Moro (philosophe de formation, ethnologue
et psychiatre), le service de psychiatrie de l' enfant et de
l' adolescent de l' hôpital Avicenne à Bobigny
a mis en place un dispositif de thérapie transculturelle
animé par une équipe thérapeutique pluriculturelle.
Cet article met en lumière les fondements de cette démarche
dont l' objectif est d' introduire l' altérité
culturelle dans les dispositifs de soins destinés à
des personnes, des familles migrantes, en souffrance psychique liée
à une perte de repères et de l' estime d' elles-mêmes.
Pour Marie-Rose Moro, il importe de ne pas nier la différence
culturelle de l' autre, sa quête identitaire sans pour
autant le réduire à son « étrangeté »
et oublier sa singularité. Au delà des thérapies
« classiques », la « thérapie
transculturelle », pour reprendre les termes de Marie-Rose
Moro, se donne pour objectif de « co-construire »
avec les patients et leur famille le sens de leur souffrance, en
laissant tomber des protocoles thérapeutiques prédéfinis
pour offrir une écoute collective et pluriculturelle sans
a priori .
Document d' une grande clarté.
Article
téléchargeable sur notre site, images intégrées
en traitement de texte format word, 760 ko.
« Santé et
clinique interculturelle »
Extrait du livre « Guide de l' interculturel en formation »
édition Retz 1999. P 48 à 51
Deux grandes parties structurent ce chapitre. la première
partie se propose de montrer que la maladie mentale est à
appréhender en tant que produit culturel. Les diverses thérapeutiques
chargées de les soigner ne sont pas seulement des techniques
ou des théories mais aussi des « conceptions du
monde s' enracinant dans un contexte ». La seconde
partie pose la problématique des relations interculturelles
entre soignants et patients. Il existerait une « psychopathologie
de la communication entre le soignant et le patient étranger ».
Celle-ci interrogerait sur leurs positions respectives au sein de
cette communication, l' importance de leurs appartenances,
leurs identités et les systèmes de valeur intervenant
dans les pratiques de soins. L' interculturalité conduit
ainsi à cerner les significations culturelles et sociales
des symptômes et de la maladie, et l' influence des différentes
« cultures thérapeutiques » auxquelles
se réfèrent soignants et patients.
Document d' une relative clarté.
Chapitre
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en traitement de texte format word, 700 ko.
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Médiation interculturelle
« Médiation interculturelle »
Article publié sur le site
de l' association Géza Roheim, 1998.
Remarque :
L'Association Géza Roheim a pour objectifs :
- d' apporter un soutien psychologique aux familles
et aux personnes migrantes
- de créer un espace culturel permettant le développement
d' actions de médiation, de formation et d' information
- de promouvoir l' ethnopsychanalyse (références
théoriques et méthodologiques principalement constituées
par la psychanalyse de S. Freud, l' anthropologie psychanalytique
initiée par G. Roheim (1891-1953) et l' approche ethnopsychiatrique
de G. Devereux.)
Qu' est-ce que la médiation interculturelle
et plus précisément qui est le médiateur interculturel ?
C' est à cette question que cet article, mis en ligne
par l' association Géza Roheim,
se propose de répondre. Cinq thèmes sont abordés :
médiation et traduction, fonctions du médiateur, ses
rôles, sa formation et ses champs d' intervention.
Dans la première partie, trois constats sont
posés pour expliquer que la médiation ne saurait se
réduire à une situation classique de traduction. En
se situant ici dans le champ de l' ethnopsychanalyse, la médiation
s' attache à rendre compte des modalités et des
significations latentes du discours, de ses dimensions inconscientes
(lapsus, « ratées verbales », troubles
de l' expression…), des représentations collectives
qu' il véhicule, contrairement à la traduction
qui ne s' intéresse qu' au contenu linguistique du
discours.
Ces constats conduisent ensuite l' auteur à
présenter dans une seconde partie les deux grandes fonctions
du médiateur interculturel : celle d' interprète
et celle d' être un « pont reliant »
deux mondes culturels. Cette dernière s' est particulièrement
développée du fait d' une plus grande complexité
des problèmes d' acculturation liées à l' arrivée
des migrants non européens. A ce titre, et dans un souci d' intégration
et non pas d' assimilation, le médiateur remplit un certain
nombre de rôles, c' est l' objet de la troisième
partie. Il rend compréhensible de manière bilatérale
les représentations culturelles, les valeurs et les normes
qui y sont associées. Dans certains cas, il peut servir de
« modèle transitionnel », c' est
à dire un modèle auquel la personne en difficulté
peut s' identifier.
Dans une quatrième partie, l' article
précise les capacités que tout postulant à la
fonction de médiateur doit posséder : maîtrise
de la langue française et de la langue pour laquelle il est
sollicité, capacité à pouvoir être confronté
à des situations difficiles et à reconnaître et
exprimer ses propres représentations culturelles. Après
un temps d' observation, le candidat reçoit une formation
relevant de l' approche interculturelle, de l' anthropologie
et de la psychologie. Il peut ainsi devenir médiateur et intervenir
dans différents secteurs, présentés dans la cinquième
et dernière partie. Ces secteurs d' intervention sont
variés : psychiatrie, médecine, milieux socio-éducatifs
et judiciaires…Le médiateur s' adresse autant aux
personnes en difficultés qu' à celles qui les accompagnent,
et chaque fois qu' apparaissent des problèmes de communication
dans lesquels entrent en jeu des facteurs culturels.
Document d' une grande clarté qui s' appuie
souvent sur des exemples concrets.
« La culture du compromis »
Article de Gilles Verbunt extrait de « Hommes et migrations »
n°1208, 1997, en ligne sur le site
de la revue.
Loin de considérer la société occidentale,
laïque et démocratique comme un « tout homogène »,
Gilles Verbunt propose de la définir plutôt comme un
« assemblage, dans un certain ordre, de communautés,
de valeurs, de langues, d' identités, de religions,
de mœurs… différentes ». Dans ce
contexte le rôle régulateur de l' Etat doit assurer
à chaque groupe ou communauté la possibilité
d' exister sans exclure les autres, il doit veiller à
mettre en place toutes les conditions contribuant à une cohésion
suffisante. Cette conception de la société et de l' Etat
amène à définir l' objectif de la médiation
comme le règlement des conflits par le compromis, ou au moins
par la négociation dans le respect des identités des
individus ou des groupes. Pour Gilles Verbunt cet objectif n' est
pas sans rencontrer certaines difficultés, notamment celle
de promouvoir la culture du compromis. Ce dernier est encore souvent
considéré comme un « acte de faiblesse »,
une « perte d' honneur » ou encore une
« trahison » pour les parties en conflit.
La peur de perdre son identité dans le compromis semble sous-tendre
cette perception. L' auteur s' interroge sur la place
que les uns et les autres (les institutions françaises, les
personnes en conflit) laissent à la médiation, n' est-elle
qu' une courroie de transmission ? accepte-t-on de voir
le médiateur autrement que comme un simple allié contre
l' autre ? Plusieurs axes de réflexion sont par
la suite explorés pour définir les conditions favorables
à la culture du compromis. Le médiateur doit ainsi
aider l' autre à se situer dans un contexte global (géographique
et historique), et contribuer à faire passer les interlocuteurs
du monde des représentations (sources de préjugés
et de stéréotypes) à la réalité.
Pour G. Verbunt, le compromis ne saurait être synonyme de
concession mais plutôt une « forme de reconnaissance
de l' Autre et de son droit à son propre mode d' existence ».
Le compromis doit conduire à poser l' issue du conflit
dans les termes « moi et toi » ou « moi
avec toi » et non pas « c' est toi ou
c' est moi ».
Document intéressant qui souligne l' intérêt
de rompre avec un certain fantasme, celui d' une société
considérée comme un tout homogène, et qui apporte
un regard positif sur la notion de compromis. Il reste néanmoins
d' une clarté relative.
--
Travail social et interculturalité
« Représentations
et pratiques des travailleurs sociaux face à l' interculturalité »
Extrait du livre « Le travail social face à l' interculturalité »
sous la direction de Emmanuel Jovelin, édition L' Harmattan
2006. P163 à 189.
Ce chapitre rend compte d' une recherche exploratoire menée
sur les représentations et les pratiques des travailleurs
sociaux face à l' interculturalité. Ses objectifs
étaient de connaître les différentes attitudes
du professionnel face à l' interculturel et de savoir
s' il s' interroge sur la dimension culturelle des rapports
interindividuels qu' il entretient dans le cadre de ses relations
de travail avec ses « clients ».
Dans une première partie, l' auteur, Anne Loyer (chargée
de mission Insertion à l' Association des Paralysés
de France) précise le cadre théorique de cette recherche.
Les apports théoriques concernent dans un premier temps les
phénomènes de perception et de catégorisation
d' autrui, les processus de communication qui interviennent
dans les relations interculturelles influencées elles-mêmes
par la conception de l' homme (individualiste ou collective)
dont chaque interlocuteur est empreint. Dans un second temps, elle
rappelle les travaux conduits en matière de processus d' attribution,
d' influences culturelles et de zones de chocs culturels. Pour
elle, il importe de s' intéresser à ces processus
dans la mesure où ils sont au cœur de l' activité
des professionnels de l' aide pour lesquels il s' agit
« d' évaluer »des personnes afin
de mieux comprendre et d' expliquer leurs conduites.
Dans une deuxième partie, il est exposé la méthodologie
mise en place lors de cette recherche. Celle-ci s' est déroulée
en deux phases : une première phase conduite à
l' aide d' entretiens non directifs suivis d' une
analyse de contenu thématique et une seconde phase qui s' est
appuyée sur 16 entretiens semi-directifs réalisés
à partir d' une grille (constituée d' une
dizaine de questions) et soumis également à une analyse
de contenu thématique.
Enfin dans une troisième partie, l' auteur présente
les résultats question par question. Ces derniers l' amènent
à conclure que même si certains des professionnels
interrogés discernent les dangers de ne pas prendre en compte
l' origine culturelle de leurs « clients »,
il apparaît néanmoins une non conscientisation par
ces professionnels de leurs modèles culturels et donc de
ceux des autres.
Il ressort de tout cela que l' approche interculturelle ne
doit pas se limiter à un simple apport de connaissances théoriques
mais qu' elle suppose une véritable « implication
de soi » par une réflexion sur sa propre culture
et par une prise de conscience de ses préjugés et
de ses attitudes ethnocentriques.
Extrait très riche en données conceptuelles et
théoriques, souvent empruntées à la psychologie
sociale. Il peut par ailleurs constituer un exemple pertinent de
recherche pour des étudiants conseillers e.s.f. Avec une
grande rigueur, l' auteur aborde les « écueils »
que les travailleurs sociaux peuvent rencontrer dans leur pratique
en matière d' interculturalité.
Pas de copyright.
« Le problème
des migrants et la formation des travailleurs sociaux »
Extrait du « Guide de l' interculturel en formation »
sous la direction de J. Demorgon et E. M Lipiansky, édition
Retz 1999. P35 à 41.
Gilles Verbunt, sociologue, pose ici la question de la formation
des travailleurs sociaux face aux problèmes que rencontrent
les migrants. Après avoir montré l' évolution
du rôle des travailleurs sociaux en lien avec celle des conditions
d' arrivée et de vie des populations migrantes, l' auteur
arrive au constat que face à une immigration familiale d' installation
forte, la demande des travailleurs sociaux à connaître
et à mieux se former aux autres cultures est allée
crescendo, ce qui a pu aboutir quelquefois à une véritable
quête de recettes. Or pour Gilles Verbunt, la formation ne
peut faire l' impasse d' une réelle réflexion
pour analyser tous les « tenants et les aboutissants
culturels de l' acte ou du préjugé ».
Il s' agit de changer le regard posé sur un certain
nombre de problèmes de société et de se sentir
plus à l' aise dans les questions de culture et d' identité.
C' est à cette condition que la formation doit contribuer
à dépasser soi-même tout ethnocentrisme et aider
les autres à le faire. L' objectif d' intégration
que se donnent les travailleurs sociaux les conduit aujourd' hui
à s' interroger sur la rencontre interculturelle :
comment concilier respect des cultures et intégration dans
la société nationale ? Comment créer les
condition d' un « vivre ensemble » avec
des différences culturelles ?
Face à ces interrogations, Gilles Verbunt définit
trois axes autour desquels pourrait s' élaborer le contenu
de la formation à proposer aux travailleurs sociaux :
-
l' histoire des migrations, de manière
à dédramatiser une problématique considérée
comme nouvelle,
-
l' approche des cultures, dans la mesure
où la connaissance des codes de pensée et de comportement
de l' autre peut améliorer la relation et la communication,
-
les stratégies identitaires, de façon
à prendre conscience de certaines représentations
erronées et prévenir l' instrumentalisation
démagogique qui peut en être faîte.
Document qui aborde avec une grande clarté les questionnements
des travailleurs sociaux autour de la rencontre interculturelle,
et les réponses qu' il convient d' y apporter.
Chapitre
téléchargeable sur notre site, images intégrées
en traitement de texte format word, 1400 ko.
« Différences
des perception et situations interculturelles sensibles »
Extrait du livre de Gilles Verbunt « La question interculturelle
dans le travail social » édition La Découverte
2004, P131 à 177
Il existe des domaines où les tensions entre populations
différentes se manifestent de manière intense et sensible.
Ce sont ces domaines, au sein desquels les travailleurs sociaux
consacrent une grande partie de leur activité, que Gilles
Verbunt entreprend d' explorer dans ce chapitre. Il s' agit
essentiellement des domaines de l' emploi et du chômage,
de l' argent, de l' habitat, des religions et du statut
personnel, de l' éducation, de la santé et du
corps, et de l' alimentation. Certains d' entre eux supposent
une approche très complexe du fait de la forte sensibilité
des questions qu' ils posent (religion, statut de la femme,
éducation…). Face à cette complexité,
les travailleurs sociaux doivent en permanence s' efforcer
de s' intégrer dans l' univers culturel de leurs
interlocuteurs de manière à mieux comprendre les logiques
de conception et de comportements qui les animent et qui diffèrent
des leurs.
Document très clair qui explore de manière concrète
les pratiques culturelles autour desquelles les travailleurs sociaux
sont quelquefois amenés à intervenir.
Copyright en attente.
« Les adaptations
institutionnelles : l' interculturel dans le quotidien des
travailleurs sociaux »
Extrait du livre de Gilles Verbunt « La question interculturelle
dans le travail social » édition La Découverte
2004, p179 à 196.
Dans une société qui évolue et qui devient
de plus en plus multiculturelle, les travailleurs sociaux dans leur
rencontre avec un public « venu d' ailleurs »
sont confrontés de plus en plus à la question interculturelle
et quelquefois aux inadéquations institutionnelles. Aujourd' hui
il ne fait plus de doute que dans leur pratique quotidienne, les
travailleurs sociaux ont dû intégrer la dimension interculturelle
comme constitutive de leur activité. Pour Gilles Verbunt,
la lutte contre les discriminations, l' accueil et le suivi
des étrangers, et le travail en partenariat représentent
les principaux champs où l' interculturel constitue
une caractéristique de l' intervention des travailleurs
sociaux.
Document d' une grande clarté qui propose une réflexion
toujours nuancée sur la place occupée par les travailleurs
sociaux entre d' une part, des institutions pas toujours « ouvertes »
et d' autre part des usagers aux appartenances diverses.
Copyright en attente.
« Interculturalité
et travail social »
de Jacques Barou, Sociologue, CERAT-CNRS, Grenoble, publié
dans la revue
« Ecarts d' identité » n°98
(hiver 2001-2002), diffusé en ligne.
Jacques Barou, sociologue, propose ici une réflexion, un
questionnement sur les finalités du travail social par rapport
à l' immigration. Cela l' amène à
mettre en évidence la contradiction qui se pose au travail
social aujourd' hui et qu' il doit résoudre. Doit-il
porter son attention aux spécificités de certains
groupes définis culturellement, au risque de renforcer leur
marginalisation et de diminuer leur capacité d' organisation
autonome, ou doit-il offrir une action sociale basée sur
l' égal traitement au risque d' exclure ceux qui
s' écarteraient trop du « modèle standard » ?
Pour répondre à cette interrogation, Jacques Barou
porte un double regard. Un regard d' abord historique en retraçant
l' évolution du processus d' intégration
des populations immigrées en France et celles des services
spécifiques qui leur étaient destinées. Il
qualifie d' ailleurs ces derniers de « précédents
malheureux ». Un regard ensuite comparatif en analysant
les exemples allemands et hollandais. Deux exemples qui diffèrent
par la prise en compte des spécificités socioculturelles
de certaines minorités. Dans le premier cas une trop grande
prise en compte des spécificités a maintenu les groupes
dans une situation de marginalisation alors que dans le deuxième
cas, la diversité culturelle est appréhendée
comme une richesse au service de l' espace public.
Pour Jacques Barou, c' est en retournant à sa vocation
initiale, celle d' agir dans le sens du rapprochement social
des diverses couches de la population, que le travail social peut
jeter les conditions de la rencontre interculturelle et ainsi répondre
à la contradiction évoquée plus haut. « La
dimension interculturelle…est amenée à s' exprimer
dans l' espace public, dans un esprit d' échange
et de partage. ».
Document riche en réflexion et d' une grande clarté.
Voir aussi :
« Le travail social en défense
de l'interculturalité et de la citoyenneté, face aux
dérives de la globalisation »
Article de Raymond CURIE, sociologue à l’Université
Jean MONNET de Saint Etienne, en
ligne sur Oasis, portail
du travail social.
Interculturalité :
formation et pratiques
« Pédagogie
des rencontres interculturelles »
Extrait du « guide de l' interculturel en formation »
p 282 à p 289, Edmond Marc Lipiansky
Dans le cadre de rencontres internationales organisées pour
des jeunes de différentes nationalités, Edmond Marc
Lipiansky nous invite ici à réfléchir sur les
visées, les moyens et les effets de la rencontre interculturelle.
Après avoir rappelé les objectifs de ces rencontres :
découvrir l' « autre » au-delà
des stéréotypes et des préjugés, il
nous fait part de quelques réflexions autour de la pédagogie
à mettre en place pour atteindre cet objectif. Il définit
deux niveaux de réflexion, celui de la notion même
de rencontre et celui de la dimension interculturelle de cette dernière.
En ce qui concerne le premier niveau, E.M. Lipiansky dégage
trois axes à prendre en compte pour faciliter la communication
qui est au cœur même de la rencontre :
-
La place des activités, celles-ci ne doivent pas être
considérées comme un but en soi ou une contrainte
mais comme un moyen de médiatiser et de faciliter la
communication.
-
La définition d' un juste équilibre entre
la cohésion groupale et la prise en compte des différences,
de manière à créer un cadre sécurisant
et un sentiment de communauté et de solidarité,
et à éviter en même temps un certain conformisme
qui pourrait appauvrir la communication.
-
La recherche d' un équilibre entre la ritualisation
du fonctionnement du groupe qui peut sécuriser les interlocuteurs
et initier le contact, et l' instauration d' une communication
spontanée et authentique.
Quant au deuxième niveau, celui de la dimension interculturelle,
E.M. Lipiansky propose quatre directions pour faciliter la reconnaissance
de l' altérité et le respect des différences :
-
L' identification et le dépassement
des défenses susceptibles d' être mises en place
contre la différence, notamment celle de la dénégation.
-
L' engagement d' un travail sur
les stéréotypes et les préjugés construits
autour de la culture « étrangère »
de manière à ne pas confondre la réalité
et sa propre représentation de la réalité.
-
La nécessité de ne pas enfermer
l' autre dans une identité figée c' est
à dire à le réduire à l' une
des caractéristiques qui fondent cette différence.
-
La prise de conscience de son propre éthnocentrisme
par une meilleure connaissance de soi-même, ce qui implique
un mouvement de décentration de soi.
Cet extrait du « Guide de l' interculturel
en formation » propose avec une grande clarté
différentes pistes qu' il convient de suivre pour élaborer
une pédagogie des rencontres interculturelles. Des exemples
concrets auraient cependant été les bienvenus de manière
à ne pas se figer sur un registre de « recommandations »
et apporter à ce chapitre un caractère plus pragmatique.
Chapitre
téléchargeable sur notre site, images intégrées
en traitement de texte format word, 1500 ko.
« Le choc culturel,
méthode de formation et outil de recherche »
Extrait du « Guide de l' interculturel en formation »
p 301 à p 315, Margalit Cohen-Emerique
Docteur en psychologie et chercheur rattachée
au Centre multiethnique de l' Université de Montréal,
Margalit Cohen-Emerique anime des stages de formation auprès
de travailleurs sociaux et de professionnels de l' action
médicopsychologique intervenant auprès de familles
migrantes. A la suite d' un certain nombre de constats portant
sur les limites d' une démarche pédagogique
classique, l' auteur et ses collaborateurs ont été
amenés à élaborer une nouvelle démarche
pédagogique. Celle-ci ne se limite plus à une simple
étude des migrants mais porte également sur les
attitudes du professionnel dans ses interactions en situation
interculturelle. Cette « pédagogie de la relation
interculturelle » se donne deux objectifs :
- Celui d' amener le stagiaire à repérer et
à identifier ses propres représentations et « modèles
socio-empiriques » issus de ses propres systèmes
de valeurs et de normes.
- Celui de lui donner des formations sur les spécificités
culturelles concernant les zones où le professionnel et le
migrant rencontrent le plus de difficultés à communiquer
et à se comprendre.
Pour répondre à ces deux objectifs,
M. Cohen-Emerique et ses collaborateurs ont mis au point « la
méthode des chocs culturels » appelée aussi
la « méthode des incidents critiques ».
Se situant à un niveau individuel, le choc culturel est défini
par l' auteur comme un « heurt avec la culture de
l' autre », comme « ce qui nous paraît
le plus déroutant et le plus étrange chez l' autre »
et plus largement comme « une expérience émotionnelle
et intellectuelle qui apparaît chez ceux qui, placés
par occasion ou profession hors de leur contexte socioculturel et
se trouvent engagés dans l' approche de l' étranger ».
Ce choc culturel, s' il est repris et analysé,
constitue un moyen important de prise de conscience de sa propre identité
sociale et de ses propres représentations. « La
connaissance de l' autre passe par la connaissance de soi »,
il s' agit alors d' atteindre une certaine « neutralité
culturelle ».
Une fois le concept clef posé, M. Cohen-Emerique
décrit de manière précise la méthode en
proposant une grille d' analyse des chocs culturels et en l' illustrant
par un exemple concret. Cette illustration est suivie de la présentation
des résultats d' une étude menée auprès
de professionnels lors de stage de formation et qui portait sur les
« zones sensibles » à l' origine
de chocs culturels ou incidents critiques. L' auteur choisit
d' en développer trois, celles qui lui paraissent les
importantes pour les professionnels de l' aide dans la mesure
où elles guident leurs pratiques :
- Les représentations de la famille
- La notion de personne (ou conception de l' individu)
- Les représentations du changement culturel.
Chapitre riche en approche conceptuelle et précis
en matière méthodologique. Il s' efforce de garder
une dimension concrète et pragmatique.
Chapitre
téléchargeable sur notre site, images intégrées
en traitement de texte format word, 3000 ko.
« L' école
interculturelle, entre souffrance et richesse »
de Anna Lucia Mercanti Gianelli. « Le journal des psychologues »
mars 2006 n°235.
Cet article relate le cas de l' Italie qui a connu ces vingt
cinq dernières années une forte augmentation du nombre
d' immigrés avec pour conséquence une grande
diversité culturelle et linguistique, ainsi que des implications
psychologiques et sociales incontestables, notamment celles liés
à la condition d' être enfant immigré ou
d' immigrés. En matière d' éducation
cette diversité et ces implications ont suscité la
mise en place d' une législation visant à jeter
les bases d' une « éducation interculturelle »,
concept repris et confirmé comme étant l' « outil
le plus approprié de prévention face au racisme et
à toute forme d' intolérance ». Cependant
ces principes législatifs semblent rencontrer des difficultés
d' application sur le terrain faute de moyens financiers et
institutionnels suffisants. L' auteur ne manque pas alors de
souligner une contradiction entre une intentionnalité, celle
de considérer la diversité représentée
par les enfants immigrés comme une nouvelle opportunité
d' enrichissement mutuel ; et une réalisation concrète
au niveau institutionnel qui dénote une attitude visant à
maintenir la différence et la distance avec l' autre.
Néanmoins diverses expériences d' école
interculturelle sont conduites en Italie, dont celle de l' Istituto
Comprensorio di Calcinate dans la province de Bergamo en Lombardie.
Celui-ci a fait de la diversité, de l' opportunité
d' échange mutuel, de communication et d' enrichissement
mutuel un objectif majeur de son enseignement. Anna Lucia Mercanti
présente cette expréience et s' interroge sur
la fonction de l' école dans le projet d' une société
multiculturelle.
« Comment aménager donc des dispositifs permettant
aux enfants de migrants de dire leurs cultures d' origine pour
ne pas l' exprimer arbitrairement et par besoin dans des lieux
publics, là où l' agir culturellement codé
risque de se retourner contre eux sous forme d' intolérance
et d' exclusion ? », c' est la question
fondamentale que pose cet article
Ce document riche en réflexions socio-polotiques qui
relate clairement l' expérience migratoire italienne
et les implications qu' elle suscite en terme d' école
et d' éducation d' une part et d' identité
culturelle d' autre part.
En attente de copyright.
Interculturalité et politique
« La crise du modèle français
d’intégration »
Article de Patrick Simon, extrait des cahiers français, n°330,
janv.-fév. 2006 p. 62-67.
Les émeutes de l'automne 2005 interrogent le modèle
républicain d'intégration. Malgré l'accueil
d'immigrés dès la seconde moitié du XIXe siècle,
la sociologie française ne pose guère la question
de l'ordonnancement des relations interethniques au sein d'un cadre
social commun. À une acception « neutre » de
l'intégration permettant le maintien de spécificités
identitaires a été préférée une
vision plus assimilationniste.
La politique d'intégration hésite cependant entre
le refus de reconnaître toute communauté constituée
et la prise en compte des réalités culturelles. Les
contradictions du modèle d'intégration apparaissent
aussi dans l'invalidation par l'observation sociologique de croyances
bien établies ou dans l'identité ambivalente des «
secondes générations ». Si aux pratiques d'exclusion
subies par les populations d'origine immigrée doit être
opposée l'égalité des droits de tous les individus
sans exclusive, Patrick Simon explique qu'une telle universalité
ne peut
devenir effective sans le recours à des traitements préférentiels.
--
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Livres
Ouvrages généraux
« Dictionnaire de l' altérité et
des relations interculturelle »,
Dir. Ferréol Gilles et Jucquois Guy, Ed. Armand Colin,
2004, 354 p., 28,50 € TTC
« Ce dictionnaire comprend près
de 200 entrées et vise à fournir des éclairages
ou des points de repère, à la fois factuels et analytiques,
sur les principaux débats relatifs à l'altérité
et aux relations interculturelles. La perspective est résolument
pluridisciplinaire, la prise en compte des dimensions sociologique,
anthropologique, philosophique, économique et juridique permettent
de sortir du floue qu'il s'agisse de l'intégration, de l'exclusion,
des politique de reconnaissances ou de discrimination positive,
de l'acculturation et de l'ethnicité, du communautarisme
et de droit à la différence.
« Cet ouvrage, fruit d'une étroite
collaboration entre enseignants-chercheurs intervenant dans différentes
institutions et auprès de public variés, comprend
près de deux cents entrées et vise à fournir
des éclairages ou des points de repère, à la
fois factuels et analytiques, sur les principaux débats relatifs
à l'altérité et aux relations interculturelles.
L'accent est mis, selon les cas, sur l'étymologie, l'évolution
sémantique, l'arrière-plan socio-historique ou les
grilles de lecture. La perspective privilégiée, résolument
pluridisciplinaire, la prise en compte des dimensions sociologique,
anthropologique, philosophique, économique et juridique,
permettent de sortir du flou ou du convenu nombre de thématiques
brûlantes, qu'il s'agisse de l'intégration et de l'exclusion,
des politiques de reconnaissances ou de discrimination positive,
de l'acculturation et de l'ethnicité, du communautarisme
et du droit à la différence... Ce dictionnaire - conçu
comme un véritable instrument de travail et d'approfondissement
intellectuel - s'adresse tant aux étudiants et élèves
des classes préparatoires, des IEP, des écoles de
commerce et des IUFM qu'à tous ceux qui souhaitent réfléchir,
références à l'appui, sur les rapports entre
particularisme et universalisme"
Gilles FERRÉOL, agrégé de sciences sociales,
est professeur de sociologie à l'université de Poitiers
où il dirige le LARESCO-ICOTEM. Président du jury
du CAPES externe de SES, il est l'auteur de nombreuses contributions
dont un Vocabulaire de la sociologie (PUF). Il a fait paraître,
sous sa direction, plus d'une vingtaine d'ouvrages parmi lesquels,
chez Armand Colin, Histoire de la pensée sociologique (2e
éd., 1995), Adolescence et toxicomanie (1999), Dictionnaire
de la sociologie (3e éd., 2002)
Guy JUCQUOIS, professeur émérite des sciences du langage
à l'Université catholique de Louvain, correspondant
de l'Académie Royale de Belgique, est l'auteur de nombreuses
publications relatives à la méthode comparative et
à la sociolinguistique »
Présentation de l'éditeur
« La société interculturelle :
vivre la diversité humaine »
Gilles Verbunt, Ed. Le Seuil, 2001, 281 p., présentation
d'après Télémaque
et les notes de lecture d' écarts
d' identité :
« La mondialisation signifie aussi
rencontres et échanges généralisés entre
cultures à un degré jamais atteint jusqu'à
présent. L'interculturel est déjà un fait,
qui ne fera que s'amplifier demain. Cet ouvrage est à la
fois une réflexion et un guide à propos d'un phénomène
qui touche désormais la plupart des hommes sur la planète.
Une réflexion sur les notions de culture, d'identité,
d'origine, de communauté, pour sortir d'une conception rigide
et figée qui enferme les populations et empêche d'emprunter
la voie normale de l'interculturalité.
Un guide pratique, foisonnant d'exemples, pour prendre conscience
des points sensibles et des obstacles, comprendre les causes des
difficultés interculturelles, fournir des outils de compréhension
sur les différends et les malentendus à propos du
corps, de la morale, des modes de pensée, des stéréotypes
de toutes sortes et en tous domaines.
Hors de l'interculturel, point de salut ? En tout cas, ce livre
est convaincant : pour les hommes du XXIe siècle, la société
sera interculturelle, et il importe de prendre la mesure d'un tel
changement.
Gilles Verbunt, d'origine hollandaise, docteur en sociologie, s'intéresse
depuis de longues années à la théorie et à
la pratique de l'interculturel. Enseignant à l'université
Paris XII - Créteil et à l'Inalco « Langues
O », président de l'association « Recherches
et formation », il a animé de nombreux stages pour
les travailleurs sociaux, les enseignants, les éducateurs,
toutes les professions amenées à rencontrer d'autres
cultures. »
Quatrième de couverture, sur Amazone
:
Une première partie: "Philosophie de l'interculturel"
se veut une réflexion théorique sur la culture et
l'identité. La deuxième partie: "Pratique de
l'interculturel" donne un aperçu des composantes de
la communication avec des personnes de cultures différentes:
problèmes de langage, de valeurs, gestion du temps, perception
de l'espace, structures sociales. La troisième partie: "Perspectives
interculturelles" porte sur la France et ses communautés.
« Education et communication interculturelle »
Martine Abdallah-Pretceille, Louis Porcher, PUF.
Présentation
sur le site des Presses Universitaires de France :
La diversité des publics scolaires, aujourd'hui,
implique une diversification des pratiques pédagogiques et
met au premier rang les relations interculturelles. Les auteurs
se proposent d'explorer les disciplines enseignées à
partir d'une approche interculturelle. Un enseignement " efficace "
actuellement relie formation et autonomie de l'élève.
L'élaboration d'une authentique communication interculturelle
constitue l'un des moyens le plus sûr de redonner à
l'enseignement pertinence et modernité.
« L' éducation
interculturelle »
Martine Abdallah-Pretceille, PUF, coll. Que sais-je ? n°
3487, 2004, 8 €, 128 p.
Présentation
sur le site des Presses Universitaires de France :
L'école est devenue un lieu de
confrontation symbolique entre les différentes normes, elle
est aussi au centre des enjeux culturels. Si la diversité
culturelle s'impose dans les faits, l'éducation interculturelle
se propose d'en maîtriser les effets et de la valoriser.
« Psychologie
interculturelle »
Troadec B., Guerraoui Z., Paris, Armand Colin-synthèse,
2000, 9 €, 96 p.
Présentation
sur le site des éditions Armand Colin :
« L'étude des rapports
entre le psychisme et la culture prend des formes très diverses.
L'ouvrage présente une synthèse des différents
champs de la psychologie interculturelle contemporaine et les illustre
par des recherches sur : la cognition, la socialisation, la personnalité,
l'identité.
Zohra
Guerraoui est maître de conférences à l'université
de Toulouse-Le Mirail, où elle enseigne la psychologie interculturelle
et mène ses recherches au Centre d'Études et de Recherche
en Psychopathologie.
Bertrand Troadec est maître
de conférences à l'université de Toulouse-Le
Mirail, où il enseigne la psychologie culturelle du développement
cognitif et mène ses recherches au Laboratoire Développement,
Contextes et Cultures.
« La psychologie
interculturelle » Couchard Françoise Paris,
Dunod, coll. Topos, 1999, 9 €
Présentation
sur le site des éditions Dunod :
« Dans le contexte actuel de migration
de populations, de situations d'exil et de métissage, la
psychologie clinique doit mettre en œuvre des approches spécifiques.
Cet ouvrage présente les grands courants épistémologiques
de la psychologie interculturelle : le courant universaliste soutenant
la possible universalité de l'inconscient, le courant culturaliste
prônant la spécificité des cultures, le courant
"ethniciste" qui suppose une irréductibilité
de chaque culture à toutes les autres. Il analyse les problèmes
éthiques et épistémologiques qui sous-tendent
ces courants et montre la spécificité des pratiques
cliniques qui en découlent.
Public :
Étudiants en 1er
cycle et licence de psychologie »
« Différences
culturelles et souffrances de l' identité »
René Kaës, Ruiz O Correa, Olivier Douville, Alberto
Eiguer, Collectif, Dunod, Collection Inconscient et Culture , 1998,
272 pages, 126 €
Présentation sur
le site de Dunod :
« L'ouvrage est centré
sur la problématique de la souffrance identitaire dans la
rencontre avec la différence culturelle. Une première
partie situe la question de l'identité et de la différence.
Une seconde partie traite les apports de la cure psychanalytique
dans le traitement de la psychopathologie liée à la
différence culturelle. La troisième partie est consacré
à l'apport spécifique des dispositifs psychanalytiques
du groupe. Un ouvrage de grande qualité qui énonce
avec clarté tous les enjeux psychiques de la différence
culturelle comme nouveau malaise dans la civilisation.
Public :
Psychanalystes ; Psychologues, psychothérapeutes
; Professions sociales. »
Présentation
de l'éditeur sur le site amazon :
« L'ouvrage est centré
sur la problématique de la souffrance identitaire dans la
rencontre avec la différence culturelle. Une première
partie situe la question de l'identité et de la différence.
René Kaës dégage le concept de troisième
différence en le situant par rapport à la différence
des sexes et celle des générations. Olivier Douville
met en tension le couple identité-altérité,
dont il repère les fractures et les nouveaux montages. Une
seconde partie traite les apports de la cure psychanalytique dans
le traitement des psychopathologies liées à la différence
culturelle. Alberto Figuer décrit le faux self chez le migrant,
Marie-Rose Moro et Anne Revah-Lévy, les avatars des figures
de l'altérité dans un dispositif thérapeutique.
Francesco Sinatra, reprenant la question de l'exil, en montre les
dimensions sur la figure de l'étranger dans la cure psychanalytique.
Zerdalia Dahoun centre son chapitre sur la problématique
de l'entre-deux et de l'espace intermédiaire à partir
de son expérience à la Maison de toutes les couleurs.
La troisième partie est consacrée à l'apport
spécifique des dispositifs psychanalytiques du groupe. René
Kaës analyse ce qui est en jeu dans des groupes interculturels
et dans une expérience de psychodrame au Mexique. Olga Ruiz
Correa décrit, à partir de son expérience brésilienne,
quelques aspects cliniques de la pratique groupale dans le champ
interculturel. Edith Lecourt expose son expérience du sonore
dans les groupes pluriculturels et en montre les implications et
les ressources thérapeutiques. »
Biographie de l'auteur
René Kaës est psychanalyste, professeur émérite
à l'université Lumière Lyon 2 et président
du Ceffrap.
« Le métissage »
Laplantine Francois , Flammarion, coll. Dominos, 1997, 127 P.
, 6,25 €
Présentation
sur le site de Flammarion :
« Une tentative de redéfinition
et de réévaluation du concept ambigu de métissage. »
METISSAGES - de _Arcimboldo
à _Zombi
François Laplantine et Alexis Nouss. Ed. Pauvert
2001, 633 p., 42 €
« Comme le signalent les auteurs dès
la préface, le métissage est aujourd'hui à
la mode. Et comme nombre de notions ou de concepts à la mode
(rien est-il pas de même pour la médiation par exemple
?), "on le met à toutes les sauces"... Ainsi, le
métissage est "presque toujours systématiquement
confondu avec les notions (...) de mélange, de mixité,
d'hybridité, voire de syncrétisme". Ce que cet
ouvrage se propose d'aborder est tout autre. Il nous emmène
au-delà du métissage compris dans son sens biologique,
vers un nouveau regard... Le métissage est ainsi entendu
comme une pensée, une expérience, qui serait celle
de la rencontre, du lien, de la transformation. Ainsi, une de ses
leçons est que "rien n'est achevé" car le
métissage est mouvement, perpétuellement en devenir.
Bien plus qu'un dictionnaire, c'est un foisonnement d'idées
neuves, et au-delà de chaque mot proposé, en une alternance
de notions, illustrations, personnages, ..., une invitation au déplacement.
Le métissage suppose de sortir d'une pensée de la
complétude et de la totalité. Ainsi, la pensée
du métis sage propose une troisième voie, une alternative
à la pensée binaire, homogène/hétérogène,
fusion/fragmentation, totalité/différence. Il est
cette ligne de tension qui s'inscrit entre l'universel et le singulier.
Dans une perspective socio-anthropologique, la pensée du
métissage propose une alternative à la fragmentation
du communautarisme d'une part, et la fusion de l'assimilation d'autre
part, car son propos est de "reconnaître la mouvance,
l'instabilité des cultures et des identités culturelles".
Dans une époque qui ne cesse de parler de mondialisation,
celle qui intéresse le métissage est celle qui devrait
permettre "la rencontre des communautés, des cultures,
des individus et accélérer l'exposition à l'altérité
qui nous apprendrait à la reconnaître en nous-mêmes".
Le métissage serait donc ce moment fugace où jene
suis plus avec l'autre dans une relation d'étranger, mais
où il commence à apparaître de "l'étrangeté",
en nous et entre nous. S'ouvrir à l'étranger en soi
pour s'ouvrir à l'autre... Le métissage est le contraire
du repli sur soi. II est relation, et accueil, voire hospitalité
de l'altérité. Il est aussi une invitation à
transformer l'expression sartrienne sur l'existentialisme: "le
métissage est un humanisme".
La pensée du métissage serait-elle une nouvelle philosophie,
une nouvelle sagesse ? Le graphisme la couverture de l'ouvrage dont
les deux S superposés peuvent aussi bien inviter à
une lecture de "Métis-ages" (âges), que de
"Métis-sages" peut poser la question... Serait-il
sage d'entrer dans un âge métis ? Oui... et non ! Car
le métissage n'est pas sage !
Une des questions à laquelle cet ouvrage peut nous ouvrir
est celle de l'inscription de la pensée du métissage
dans l'espace public. Car si le métissage est un processus
de transformation individuel, "par le bas" (Michel Wieviorka,
2001), est-il possible de le traduire en termes institutionnels,
en termes de réponses politiques ? Est-ce souhaitable ? La
réflexion et le débat sont ouverts...
Ainsi, dans des temps troublés et dominés par une
logique binaire du bien et du mal profondément inhumaine
et destructrice, cet ouvrage prolonge magnifiquement le premier
ouvrage "Le Métissage" de François Laplantine
et Alexis Nouss (Flammarion, 1997).
II est "un voyage sans guide ni carte, (qui) nous invite, par
le biais de l'anthropologie, de la littérature, du cinéma,
de la musique, de l'architecture, de la philosophie, de la géographie,
à traverser les territoires des langues et des peuples avec
pour fil conducteur le devenir métis. Voir le monde comme
métis et le métissage comme un monde"...
En résumé (mais le métissage
ne se résume pas...), cet ouvrage nous offre de nouveaux
horizons de pensée. Mais c'est aussi une grande bouffée
d'air (non d'air pur, l'air est assurément métis !),
et d'espoir...
Anne LE BALLE »
Ecarts d'identité N°98
. Hiver 2001-2002 . 73
« Ethnopsychiatrie »
Laplantine
Francois , PUF, coll. Que sais-je ? n° 2384, 1988,
117 p. , 24€
Travail social
"Guide de l'interculturel
en formation" dir. Jacques Demorgon, Edmond Marc Lipiansky,
Ed. Retz, épuisé (voir extraits proposés dans
ce dossier).
"La question interculturelle
dans le travail social, repères et perspectives",
Gilles Verbunt, La découverte, coll. Alternatives sociales,
2004, 18 €
Présentation sur le site
de la BDSP :
Les travailleurs sociaux, dans l'exercice
de leur profession, sont en . permanence confrontés aux différences
culturelles.
Dans la relation d'aide, les objectifs
qu'ils peuvent fixer, les moyens qu'ils mettent en oeuvre, l'évaluation
qu'ils font de leurs interventions sont en général
- beaucoup plus qu'ils ne le pensent-marqués par leur propre
culture. Il en va de même des usagers de leurs services. Mais
également des institutions, dont la culture peut être
en tension avec celle des agents présents sur le terrain.
Les tiraillements sont donc nombreux et peuvent conduire à
des situations embarrassantes, où l'improvisation et la confusion
sont courantes.
Pour arriver, au bénéfice
de tous, à une plus grande efficacité des interventions,
il est utile de promouvoir un véritable dialogue interculturel.
Celui-ci passe d'abord, pour le travailleur social, par un effort
de connaissance de sa propre culture, puis par une démarche
de compréhension des cultures auxquelles il est confronté.
Cet ouvrage propose d'explorer les conditions
d'établissement d'un tel dialogue, à travers l'analyse
de situations et de questions souvent soulevées par les différences
culturelles entre le professionnel d'un service social, son institution
et ses interlocuteurs originaires d'autres sphères culturelles.
Un essai qui offre des clefs de compréhension
essentielles aux travailleurs sociaux confrontés à
des situations interculturelles et qui ouvre des perspectives professionnelles
et humanistes.
"Le travail social face
à l'interculturalité. Comprendre la différence
dans les pratiques d' accompagnement social ",
Dir. Emmanuel
Jovelin, Ed L' Harmattan, 2002, 342 p., 28 €
Cet ouvrage est le fruit de
rencontre entre des chercheurs venus d' horizons divers (sociologue,
psychologues, pédagogues et travailleurs sociaux), sensibilisés
au thème de l' interculturalité et décidés
à explorer ensemble cette notion dans « pratiquement »
toutes ses facettes pour éclairer les pratiques professionnelles
des travailleurs sociaux. C' est un outil indispensable pouvant
aider à la compréhension de la différence dans
les contacts mixtes et dans les pratiques d' accompagnement
social.
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REVUES
Coordonnées
Accueillir
SSAE (Service social d' aide aux émigrants)
58, rue du Dessous des Berges, 75013 Paris
Tél. : 01 40 77 94 43 (01 53 61 53 00)
Courriel : comm@ssae.asso.fr
Cultures en mouvement
BP 155, 06603 Antibes cedex
Courriel :culturesenmouvement@wanadoo.fr
Diversité, ex.
Ville-Ecole-Intégration, Enjeux (Sceren)
91, rue Gabriel Péri, 92120 MontrougeTél. : 014612
87 84
Courriel : marie.raynal@cndp.fr
Écarts d'identité
(ADATE = Association dauphinoise pour les travailleurs étrangers,
Migration équité interculturalité/SAID)
5, place Sainte-Claire, 38000 Grenoble
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Courriel : redaction@ecarts-identite.org
Forum
AFORTS
1, cité Bergère - 75009
PARIS Tél. : 01 53 34 14 74
Courriel : aforts@aforts.com
Hommes et Migrations
ADRI
4, rue René-Villermé, 75011
Paris Tél.: 0140 09 6919
Courriel : info@adri.fr
L' Autre, cliniques, cultures
et sociétés
Hôpital Avicenne, 93 Bobigny
Tél. :01 48 95 54 71
Le Furet
6, quai de Paris, 67000 Strasbourg
Tél. : 03 88 21 96 62
Courriel : lefuret@noos.fr
Migrations-Santé
23, rue du Louvre, 75001 Paris
Tél. : 0142 33 24 74
Courriel : migsante@easynet.fr
Migrations-Société
CIEMI
46, rue de Montreuil, 75011 Paris
Tél. : 01 43 72 49 34
Courriel : ciemiparis@aol.com
Plein Droit
GISTI
4, villa Marcès, 75011 Paris
Tél. : 01 43 14 84 84
Courriel : gisti@gisti.org
Site Internet : http://www.gisti.org/
Articles
1- L' école
face à la diversité culturelle
-
Pour une école résoluement
à part (J.Muglioni),
-
Comment traiter la différence
culturelle (M. Wieviorka),
-
Tolérer le « foulard
islamique » ? (B.H. Lévy, J. Baubérot
et J. Césari)
-
Laïcité et héritage
chrétien : un débat toujours actuel
-
Vers une consécration
des droits de l' homme et des droits culturels
In Problèmes politiques
et sociaux n° 917, oct. 2005 La laïcité
2 - Dépasser l' assimilationnisme
en conciliant intégration républicaine et diversité
culturelle (Haut Conseil à l' intégration)
In Problèmes politiques et sociaux
n° 916, sept. 2005 Les immigrés dans la société
française
3 - La diversification
des publics (O. Cousin)
Crise de l' intégration
républicaine (J. Ion)
In Problèmes politiques et sociaux
n° 917890, juil. 2003 Le travail social
4 -L' enseignement
du fait religieux (5,6 et 7 nov. 2002),
Debray Régis, Borne Dominique, Baubérot Jean et Poulat
Emile (dir.), coll. Les Actes de la Desco, CRDP de l' académie
de Versailles, en ligne sur le site d' Eduscol http://eduscol.education.fr/D0126/fait_religieux_acte.htm
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