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ESF-Dossier Ressources

Interculturalité - Altérité

 

Thèmes

Contenu

 


 

Aspects théoriques

    1. Approche conceptuelle
    2. Psychologie interculturelle
    3. Ethnopsychiatrie
    4. Médiation interculturelle
    5. Travail social et interculturalité
    6. Interculturalité : formation et pratiques
    7. Interculturalité et politique
    8. Références bibliographiques

     

 

Application pédagogique

Exemple de projet d’action autour de l’altérité
(classe préparant le diplôme de conseiller en ESF)

  1. Présentation du projet autonome
  2. Préparation des étudiant(e)s
  3. Intervention dans les classes
  4. Rencontres régionales de Mulhouse
  5. Bilan

Références bibliographiques

Dossier réalisé par Eric Bernard et Marie-Christine Parriat-Sivre en collaboration avec le pôle de coordination du réseau

Aspects théoriques

 

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Approche conceptuelle

 

« Culture, enculturation, acculturation, interculturation » 
Extrait de « Psychologie interculturelle » de Zohra Guerraoui et Bertrand Troadec, Edition A. Colin, collection synthèse. 2000. P10 à 19

Extrait de l' ouvrage « Pychologie interculturelle » de Z. Guerraoui et B. Troadec, ce premier chapitre propose des définitions de concepts généraux incontournables pour aborder la question de l' interculturalité. Il débute par une définition de la culture selon un double point de vue (classique et anthropologique) et présente ensuite des définitions des processus qui en découlent :l' enculturation, l' acculturation et l' interculturation.

Pour chacun de ces concepts, les auteurs rendent compte de la diversité des approches qui les définissent en offrant toujours une synthèse de ces dernières. A la fin de chaque présentation conceptuelle, une question est posée afin d' aider le lecteur à faire le point.

Document d' une compréhension aisée qui constitue une bonne introduction en matière d' approche conceptuelle.
Article en attente de copyright.

Complément :
Présentation sommaire de la Psychologie Interculturelle
Article de Patrick Denoux, Maître de conférence en psychologie interculturelle à l’Université de Toulouse Le Mirail, publié dans le cadre des assises régionales de la recherche, de l’innovation et du transfert de technologies, en ligne sur le site de la Direction de l’Action Economique et de la Recherche de la Région Midi-Pyrénées, 2005.
(Au format traitement de texte sur notre site, 21 ko).

 

« Interculturalité »
Article de Christine Partoune, Professeur de géographie et Assistante en didactique au Laboratoire de méthodologie des Sciences géographiques, en ligne sur le site du Laboratoire de Méthodologie de la Géographie de l'Université de Liège, non daté.

Dans cet article, l'auteure pose le cadre d'une réflexion sur l'interculturalité en pédagogie. Le cadre conceptuel, la démarche présentée sont transférables au domaine social.
Plan de l'article :

1. à la recherche d'une définition
2. La pédagogie interculturelle
3. La démarche interculturelle
4. Assimilation - insertion - intégration
5. Construction de l'identité et rôle de l'école

 

« Un modèle global dynamique des cultures et de l' interculturel »,
Extrait du « Guide de l' interculturel en formation », sous la direction de J. Demorgon et E. M Lipiansky, édition Retz 1999. P81 à 87

Dans ce chapitre, Jacques Demorgon ( professeur de philosophie et maître de conférences en psychologie sociale) met l' accent sur les nuances et les différences qu' il convient de poser entre « culturel, transculturel, multiculturel et interculturel ». Ce dernier terme souligne l' existence d' une dimension interactive et dynamique et ne doit pas être confondu avec le multiculturel qui « signale simplement que des cultures différentes sont co-présentes dans un même ensemble humain ». Toute relation interculturelle est le fruit d' une adaptation des individus qui, producteurs de cultures et non pas simple produit de leur culture, vont emprunter ailleurs des réponses que leur propre culture ne peut apporter du fait du renouvellement des situations et des relations. Pour étayer cela, l' auteur reprend à son compte deux processus clefs de la théorie piagétienne, ceux de l' accomodation et de l' assimilation dont la visée adaptative requiert la nécessité d' une ouverture sur l' environnement et d' une réceptivité à sa réalité. Ainsi pour J. Demorgon, l' interculturel doit être posé comme « engendrement des cultures » qui détermine à la fois des ajustements voulus ou contraints, des innovations bénéfiques ou des chocs et conflits durables. Qu' il soit idéologique (voulu, soucieux d' harmonisation, de synergie…), stratégique (fait de chocs et d' arrangements entre les acteurs) ou global (constitué de chocs et d' arrangements entre les stratégies des acteurs), l' interculturel doit être pensé comme « source du devenir des cultures » qui ne « survient pas qu' en aval des cultures acquises ».

Document riche en analyse et réflexion mais relativement difficile dans sa compréhension (nécessite une lecture attentive). Des exemples auraient été opportuns pour illustrer l' analyse proposée par l' auteur.
Chapitre téléchargeable sur notre site, images intégrées en traitement de texte format word, 1300 ko.


« Stéréotypes et préjugés : bilan des recherches psychosociologiques »
Extrait du « Guide de l' interculturel en formation » (voir références ci-dessus). P 142 à 148

L' auteur, Edmond Marc Lipiansky (professeur de psychologie), explore les trois orientations en fonction desquelles se sont développées les recherches sur les stéréotypes et les préjugés, concepts incontournables si l' on veut comprendre les processus de perceptions et de représentations mutuelles en jeu dans toute rencontre interculturelle.

La première orientation a placé ces recherches dans le contexte des relations entre groupes. Elle s' est attachée à étudier les phénomènes de comparaison sociale, de discrimination et d' élaboration de l' identité sociale, ainsi qu' à analyser les fonctions spécifiques des préjugés et stéréotypes dans les communication entre groupes.

La deuxième orientation a cherché à dégager les mécanismes cognitifs constitutifs des stéréotypes et préjugés. Ces derniers s' inscrivant dans « une tendance spontanée de l' esprit humain à la schématisation qui constitue une tentative pour maîtriser son environnement ». Ce processus de schématisation implique des mécanismes de classification, d' attribution et de catégorisation dans la perception de l' étranger.

La troisième orientation, quant à elle, a proposé quelques hypothèses théoriques explicatives de la genèse des préjugés et des stéréotypes chez les individus et les groupes. Ces théories se situent dans une perspective psychanalytique ou prennent appui sur les théories de l' apprentissage social d' inspiration béhavioriste. L' auteur ne manque pas de souligner les limites des recherches conduites dans cette deuxième perspective.

Document de compréhension aisée.
Chapitre téléchargeable sur notre site, images intégrées en traitement de texte format word, 1400 ko.


« Comprendre l' interculturalité : quelques notions théoriques »,
Extrait du livre « Le travail social face à l' interculturalité » sous la direction d' Emmanuel Jovelin, édition L' Harmattan, collection Le travail du social. 2006. P 17 à 30.

L' objet de ce chapitre est d' apporter un éclairage au concept d' interculturalité en se posant la question de savoir comment s' ouvrir à l' autre et ce qui se passe lorsque des univers culturels différents entrent en contact. Dans un premier temps, Emmanuel Jovelin parcourt les différentes définitions anthropologiques de la culture, considérant qu' elle conditionne le comportement face à l' altérité et qu' elle se révèle indispensable pour comprendre la notion assez récente d' interculturalité. Cette exploration le conduit à retenir deux définitions de la culture soulignant son caractère dynamique et vivant. « Héritage social en constante transformation » la culture remplit une double fonction, celle de cohésion et d' intégration, non dénuées de certains effets négatifs, à savoir la distinction et le conflit. Dans un second temps, l' auteur présente trois comportements clefs face à l' altérité : l' ethnocentrisme, les préjugés et les stéréotypes. Pour le premier qui se définit comme « une vue des choses selon laquelle notre groupe est le centre de toute chose, tous les autres étant mesurés et évalués par rapport à lui… », il convient d' en comprendre le sens et la fonction (fonction de préservation positive de l' existence du groupe, mécanisme de défense du groupe vis à vis de l' extérieur…) pour en cerner le risque (dévalorisation des autres) et y faire face. Tout comme l' ethnocentrisme, les préjugés (« modes de jugement tout faits », « prêts à penser » qui offrent un système d' explication rassurant) et les stéréotypes (« opinions toutes faites qui ont l' art de réduire les particularités… ») constituent une forme d' intolérance ou encore le « contrôle de l' incertitude ». Ces trois comportements montrent qu' appréhender autrui n' est pas un phénomène qui s' impose d' emblée et que la diversité culturelle est, selon Claude Lévi-Strauss, « rarement apparue aux hommes comme un phénomène naturel résultant des rapports directs ou indirects entre les sociétés ». C' est dans un troisième temps qu' Emmanuel Jovelin aborde le concept d' interculturalité en mettant l' accent sur les notions de réciprocité, d' interaction, d' interpénétration, sur les rapports que le « je » (individuel ou collectif) entretient avec autrui. L' interculturalité symbolise l' interaction entre les cultures et résulte d' un double mouvement, celui de l' identification à l' étranger qui présente les traits que nous jugeons positifs, de la séduction engendrée par son altérité ; et celui de la méfiance, du conflit qui est créé par l' écart entre « l' autre espéré, attendu et l' autre trouvé ».

Mais discourir sur l' interculturalité n' est pas sans risque, notamment celui de la contradiction dans l' appréhension de la différence de l' autre. Nier cette dernière revient à la « dilution de l' autre dans l' identique, signe de négation identitaire de l' autre… » mais l' accepter, poser le « respect de la différence déclarée » représente aussi un danger, celui de l' appréhender en termes de supériorité et d' infériorité voire de mépris. Les travailleurs sociaux ne sont pas épargnés par ce dilemme lors de la rencontre interculturelle.

Pour terminer, Emmanuel Jovelin insiste sur l' importance de réaliser une véritable prise de conscience de « l' ethnocentrisme intrinsèque de son propre regard sur l' autre en reconnaissant l' étranger comme semblable et comme différent ». C' est cette capacité à la décentration de soi qui constitue un préalable à l' instauration d' un pouvoir de communication interculturelle.

Document très riche et facile d' accès. Tout au long du chapitre l' auteur, au gré du cheminement conceptuel qu' il poursuit, s' interroge sur le sens des processus en jeu et propose des pistes de réponses.
Pas de copyright.


« Cultures et stratégies, ou les mille manières de s' adapter »,
Extrait du livre « L' identité » sous la direction de J.C Ruano-Borbalan, édition Sciences Humaines 1999.P 57 à 62.

En tant que « formations historiques évolutives », les cultures changent, s' influencent les unes les autres et doivent alors beaucoup à l' emprunt mutuel. L' acculturation constitue la manière la plus importante par laquelle les cultures s' influencent. Face à ces changements, au contact d' une culture étrangère, les individus adoptent diverses stratégies d' adaptation qui vont de la « séparation » (imperméabilité à la culture étrangère) à l'  « assimilation » (absorption totale). Carmel Camilieri (professeur de psychologie interculturelle) se propose de dresser une typologie de ces stratégies en distinguant celles qui évitent le conflit par une attitude conservatrice ou opportuniste et celle qui s' efforcent d' articuler les cultures en présence par une attitude syncrétique ou synthétique. C' est dans ce deuxième groupe de stratégies qu' intervient l' interculturel que l' auteur définit comme « toute entreprise en vue de construire une articulation entre porteurs de cultures différentes, visant au moins à prévenir les inconvénients de leur coexistence et au mieux, à les faire bénéficier des avantages qui en sont attendus ». Son action doit tendre alors à faire passer de l' imaginaire élaboré autour de l' autre, souvent dû à l' ignorance ou construit en fonction de besoins et d' intérêts, au réel. Il s' agit de concilier des valeurs contradictoires en opérant une véritable « régulation interculturelle ».

Document d' une grande clarté et d' un esprit de synthèse certain.
Chapitre téléchargeable sur notre site, images intégrées en traitement de texte format word, 1000 ko.

 

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Psychologie interculturelle

 

« Travail social en milieu migrant : les apports de la psychologie interculturelle",
Extrait du livre « Le travail social face à l' interculturalité » sous la direction de Emmanuel Jovelin, édition L' Harmattan 2006. P 57 à 88.

Maître de conférence en psychologie sociale, René Mokounkolo analyse dans ce chapitre les implications culturelles du travail social et plus particulièrement les contributions que la psychologie interculturelle peut apporter aux acteurs sociaux, notamment aux travailleurs sociaux, chargés d' accompagner les familles migrantes dans leur parcours d' intégration en France.

Dans un premier temps, il rappelle quelques fondamentaux historiques et structurels relatifs à la présence des immigrés en France. Il souligne alors la nécessité, face au pluralisme culturel qui caractérise la société française, d' inventer et d' appliquer une citoyenneté nouvelle dans une perspective interculturelle. Il considère que les travailleurs sociaux occupent une place significative dans ce « défi de l' interculturel ». Devant les difficultés de communication qu' ils peuvent rencontrer dans leur travail auprès des migrants, la psychologie interculturelle peut apporter son éclairage de manière à les aider à les comprendre, et à les gérer efficacement. René Mokounkolo se propose alors dans un second temps de conduire une analyse épistémologique de la psychologie interculturelle. Pour cela il resitue l' évolution générale de la psychologie et particulièrement celle de la psychosociologie, et de l' anthropologie, disciplines où la culture constitue la toile de fond en matière de modèles explicatifs des attitudes et comportements. A la suite de ce premier éclairage, il aborde plus précisément l' objet et les champs d' intervention de la psychologie interculturelle après avoir présenté les conditions qui ont présidé à l' émergence de son statut de discipline autonome qui entend étudier l' interaction entre la culture et le comportement. Vient ensuite une exploration de ses fondements théoriques (articulés autour de la conception psychosociale de la culture), de ses orientations méthodologiques (démarche compréhensive et globale) ainsi que des principales perspectives théoriques qu' elle développe (perspectives universaliste et relativiste). Au terme de cette exploration, René Mokounkolo considère que l' objectif fondamental du psychologue interculturel est de « repérer et de mesurer l' impact de la culture dans les interactions sociales (en termes d' appartenances assumées, de ressemblances/différences, de comparaison entre des groupes ethnoculturellement hétérogènes, de rapports entre soi et l' identité, etc.) » et ce, dans une double perspective : universaliste et relativiste. Dans un troisième temps, l' auteur s' interroge sur l' aide que la psychologie interculturelle peut apporter aux travailleurs sociaux dans l' accompagnement des familles migrantes, la prise en compte de la différence culturelle constituant une préoccupation croissante chez les premiers. Cela le conduit à passer en revue toute une série d' éclairages apportés par les recherches menées en psychologie interculturelle. Ces éclairages concernent essentiellement les modalités d' influence de la culture d' un groupe humain sur ses membres en matière de perception de la réalité, l' identité et plus précisément ses rapports avec la culture, la question de l' ethnocentrisme, et la famille migrante en tant que sous-système social assumant des fonctions essentielles à l' instar de toute famille. Dans un quatrième temps, René Mokuonkolo évoque les zones d' incertitude et les risques de dérapage que la démarche interculturelle comporte. Tout d' abord le risque de ghettoïsation des cultures migrantes lié aux effets pervers d' un certain relativisme culturel et à l' instrumentalisation de ces cultures. Ensuite l' appartenance culturelle du chercheur ou du travailleur social qui si elle peut être un atout, constitue dans certains cas un handicap (« réflexe ethnocentrique »). Et enfin l' absence d' une réelle articulation entre la recherche théorique et l' action de terrain.

Pour terminer, l' auteur rappelle la nécessité d' instaurer un « partenariat éclairé » entre les différents acteurs sociaux en matière d' accompagnement social des migrants. Il s' agit avant tout de mettre en place un travail d' équipe, requérant des compétences issues de secteurs d' activités et de disciplines aussi variées que la psychologie, l' anthropologie, le droit, la santé, la pédagogie, etc. La psychologie interculturelle poursuit à la fois une visée analytique, compréhensive et d' intervention, de manière à prévenir et à traiter toute forme de stigmatisation, de dysfonctionnements qui peuvent affecter les interactions au sein des familles migrantes, mais aussi entre elles et les représentants des institutions chargées de les accompagner. Cela passe, de la part du psychologue interculturel, par des actions de médiations interculturelles, d' expertise, de prise en charge thérapeutique et de conseil, de formation des acteurs sociaux.

Document très dense et très riche en références théoriques qui peut paraître complexe. Requiert une lecture attentive.
Pas de copyright.


« La monoculture conduit à l' appauvrissement. Psychologie interculturelle et agriculture »
Intervention de Patrick Denoux lors de la 10 ième université d' été de Marciac, « Dans le champ des agricultures du monde, quel destin pour les agricultures d' ici ? », organisée par la Mission Agrobiosciences de la Région Midi-Pyrénées en août 2004 en ligne sur le site agrobiosciences
Agrobioscience : site de la Mission d’Animation des agrobiosciences créée dans le cadre du Contrat de Plan Etat-Région 2000/2006 (Région Midi-Pyrénées-Ministère de l’Agriculture (DGER)) afin de favoriser les échanges sociétaux sur des sujets à controverses concernant les avancées des sciences, le devenir du vivant, de l’agriculture et de l’alimentation.

Lors de la dixième université d' été de Marciac (août 2004) « Dans le champ des agricultures du monde, quel destin pour les agricultures d' ici ? », la Mission Agrobiosciences de la région Midi-Pyrénées a demandé à Patrick Denoux, maître de conférence en psychologie interculturelle de donner son point de vue quant à l' avenir de l' agriculture française au sein des agricultures du monde. Le contenu écrit de son intervention est relaté dans ce document paru sur le site de Agrobiosciences.

En tant que « spécialiste des contacts culturels et des rapports entre le psychisme et la culture lors des contacts culturels », le psychologue interculturel qu' est Patrick Denoux se propose de montrer que la façon de se représenter le contact conditionne fortement son destin. , démonstration qui peut parfaitement s' appliquer aux univers agricoles. Pour cela, il va structurer son intervention autour de l' analyse de trois modes d' appréhension de la différence culturelle. Le premier, dit « télénomique », repose sur une vision falsifiée voire mythifiée de l' histoire qui s' accompagne d' une hiérarchisation des cultures, d' une vision ethnocentrique. Ce mode d' appréhension a pour conséquence d' enfermer le destin des agricultures dans une dialectique exploitation/ethnicisation. Le deuxième, dit « téléotopique », introduit une reconnaissance de la différence, la diversité des cultures apparaissant de plus en plus comme un état indiscutable, et annule toute hiérarchie , préalable à l' interculturalité. Cependant cette reconnaissance peut présenter un effet pervers, celui de la valorisation des spécificités culturelles avec à terme une « autoethnicisation » (« l' identité culturelle devenant un élément stratégique dans les rapports de force »). Pour le troisième mode, dit « hétéronomique », il s' agit de reconnaître mais aussi de prendre en compte l' autre dans sa différence. C' est là qu' intervient l' interculturation, c' est à dire la constitution de compromis originaux, le dépassement des cultures en présence. Il ne s' agit pas de s' adapter à la culture de l' autre mais d' opérer des concessions, des transformations des pratiques culturelles, des emprunts à d' autres cultures. Dans cette optique l' agriculture doit concevoir des coopérations internationales sous l' angle d' une co-construction en réponse aux « effets dévastateurs » de la standardisation. Comme pour la culture, en matière d' agriculture, « la monoculture conduit à l' appauvrissement ».

Document aride (pour reprendre la métaphore agricole) qui présente l' intérêt de montrer que la psychologie interculturelle peut éclairer des champs supposés très éloignés de ses préoccupations, ici l' agriculture.
Document en ligne sur le site agrobiosciences


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Ethnopsychiatrie

 

« Ethnopsychiatrie : actualité, spécificité, définition »
article de Tobie Nathan, professeur de psychologie clinique et pathologique à l' université de Paris VIII et fondateur du centre Georges Devereux en 1993 en ligne sur le site Carnet Psy.
Carnet Psy : espace interactif centré sur la formation, la clinique et la recherche créé sous l'égide des Éditions Cazaubon, destiné aux psychiatres, psychologues, psychanalystes et tous les acteurs de la santé mentale francophone.

Après avoir situé dans le temps l' émergence de l' ethnopsychiatrie dans le monde, Tobie Nathan rappelle le contexte conflictuel dans lequel elle s' est développée en France. Il s' interroge ensuite sur l' identité de l' ethnopsychiatrie et de l' ethnopsychiatre. Est-ce un ethnologue ? un anthropologue ? un « psychiatre averti » ? un « psychologue bilingue » ? S' agit-il d' un métier et si oui lequel ? celui d' un chercheur en médecine ? en anthropologie ? en psychologie ? Ni « anthropologie des thérapies traditionnelles » de la folie, ni une « psychiatrie culturellement éclairée », Tobie Nathan considère l' ethnopsychiatrie comme une science interdisciplinaire. Citant Georges Devereux (un des fondateurs de l' ethnopsychiatrie), il affirme que le caractère pluridisciplinaire de l' ethnopsychiatrie l' oblige à « reposer les problèmes initiaux, à réévaluer les questions primordiales, tant celles de l' anthropologie que celles de la psychiatrie ». Pour cela, elle ne peut se contenter d' emprunter à l' une et à l' autre leurs techniques d' exploration et d' explication, mais de procéder à une véritable « fécondation réciproque » des concepts clefs qui les sous-tendent.

Fort de son expérience de 20 ans au centre Georges Devereux où il officie, Tobie Nathan propose ensuite une définition de l' ethnopsychiatrie qui se décline en trois axes :

  • une discipline avec pour objet l' analyse de tous les systèmes thérapeutiques envisagés comme « propriété » de groupes (« savants », communauté ethnique, religieuse ou sociale),

  • une discipline qui se propose de mettre les concepts de la psychiatrie, de la psychanalyse et de la psychologie, à l' épreuve des réalités culturelles et cliniques observées,

  • une pratique clinique innovante.

Cette définition implique que l' ethnopsychiatre est avant tout un chercheur qui ne s' enferme pas dans une « école » et pour qui le patient devient un « partenaire obligé », un « informateur » invité à « discuter les observations de ses thérapeutes, à argumenter leurs hypothèses, à partager la responsabilité du traitement élaboré en commun ».

Document ardu qui nécessite certains pré-requis.


« Ethnopsychiatrie et culture : la folie ailleurs »
Article en ligne sur sur le site psychiatriinfimiere.free.fr, non daté.

Définie comme l' étude des troubles mentaux en fonction des groupes ethniques ou culturels et de la place qu' ils occupent dans l' équilibre social, l' ethnopsychiatrie nous apprend que chaque collectivité secrète ses propres modèles de déviance et qu' on est toujours fou par rapport à une société donnée. Pour illustrer cette affirmation, ce texte ,à travers des exemples précis, nous montre que dans les sociétés primitives nos catégories psychiatriques s' appliquent mal et qu' il convient parfois d' ajouter aux catégories de « normal » et de « pathologique », celle de « surnaturel ». C' est alors toute la communauté qui prend part à la « guérison » du sujet et ce, à travers de nombreux rites (forme de sociothérapie). La folie, sous des formes, des modèles divers, varie d' une culture à l' autre et renvoie au rapport avec la norme sociale. Il s' agit donc d' appréhender la folie en fonction du système de valeurs et de normes en place dans la société en question. A l' instar de Georges Devereux, il paraît par ailleurs opportun de se demander si ce ne sont pas les sociétés qui sont « malades » et non pas les sujets qui pour s' adapter introjectent des normes morbides, celles du groupe. Le sujet « sain » est alors celui qui se rebelle.

Article riche en réflexion mais qui peut paraître complexe.

 

« La psy et l' Autre »
Extrait de « Valeurs mutualistes » n°226 juillet 2003

Dirigé par Marie-Rose Moro (philosophe de formation, ethnologue et psychiatre), le service de psychiatrie de l' enfant et de l' adolescent de l' hôpital Avicenne à Bobigny a mis en place un dispositif de thérapie transculturelle animé par une équipe thérapeutique pluriculturelle. Cet article met en lumière les fondements de cette démarche dont l' objectif est d' introduire l' altérité culturelle dans les dispositifs de soins destinés à des personnes, des familles migrantes, en souffrance psychique liée à une perte de repères et de l' estime d' elles-mêmes.

Pour Marie-Rose Moro, il importe de ne pas nier la différence culturelle de l' autre, sa quête identitaire sans pour autant le réduire à son « étrangeté » et oublier sa singularité. Au delà des thérapies « classiques », la « thérapie transculturelle », pour reprendre les termes de Marie-Rose Moro, se donne pour objectif de « co-construire » avec les patients et leur famille le sens de leur souffrance, en laissant tomber des protocoles thérapeutiques prédéfinis pour offrir une écoute collective et pluriculturelle sans a priori .

Document d' une grande clarté.
Article téléchargeable sur notre site, images intégrées en traitement de texte format word, 760 ko.


« Santé et clinique interculturelle »
Extrait du livre « Guide de l' interculturel en formation » édition Retz 1999. P 48 à 51

Deux grandes parties structurent ce chapitre. la première partie se propose de montrer que la maladie mentale est à appréhender en tant que produit culturel. Les diverses thérapeutiques chargées de les soigner ne sont pas seulement des techniques ou des théories mais aussi des « conceptions du monde s' enracinant dans un contexte ». La seconde partie pose la problématique des relations interculturelles entre soignants et patients. Il existerait une « psychopathologie de la communication entre le soignant et le patient étranger ». Celle-ci interrogerait sur leurs positions respectives au sein de cette communication, l' importance de leurs appartenances, leurs identités et les systèmes de valeur intervenant dans les pratiques de soins. L' interculturalité conduit ainsi à cerner les significations culturelles et sociales des symptômes et de la maladie, et l' influence des différentes « cultures thérapeutiques » auxquelles se réfèrent soignants et patients.

Document d' une relative clarté.
Chapitre téléchargeable sur notre site, images intégrées en traitement de texte format word, 700 ko.


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Médiation interculturelle

 

« Médiation interculturelle »
Article publié sur le site de l' association Géza Roheim, 1998.
Remarque :
L'Association Géza Roheim a pour objectifs :

  • d' apporter un soutien psychologique aux familles et aux personnes migrantes
  • de créer un espace culturel permettant le développement d' actions de médiation, de formation et d' information
  • de promouvoir l' ethnopsychanalyse (références théoriques et méthodologiques principalement constituées par la psychanalyse de S. Freud, l' anthropologie psychanalytique initiée par G. Roheim (1891-1953) et l' approche ethnopsychiatrique de G. Devereux.)

Qu' est-ce que la médiation interculturelle et plus précisément qui est le médiateur interculturel ? C' est à cette question que cet article, mis en ligne par l' association Géza Roheim, se propose de répondre. Cinq thèmes sont abordés : médiation et traduction, fonctions du médiateur, ses rôles, sa formation et ses champs d' intervention.

Dans la première partie, trois constats sont posés pour expliquer que la médiation ne saurait se réduire à une situation classique de traduction. En se situant ici dans le champ de l' ethnopsychanalyse, la médiation s' attache à rendre compte des modalités et des significations latentes du discours, de ses dimensions inconscientes (lapsus, « ratées verbales », troubles de l' expression…), des représentations collectives qu' il véhicule, contrairement à la traduction qui ne s' intéresse qu' au contenu linguistique du discours.

Ces constats conduisent ensuite l' auteur à présenter dans une seconde partie les deux grandes fonctions du médiateur interculturel : celle d' interprète et celle d' être un « pont reliant » deux mondes culturels. Cette dernière s' est particulièrement développée du fait d' une plus grande complexité des problèmes d' acculturation liées à l' arrivée des migrants non européens. A ce titre, et dans un souci d' intégration et non pas d' assimilation, le médiateur remplit un certain nombre de rôles, c' est l' objet de la troisième partie. Il rend compréhensible de manière bilatérale les représentations culturelles, les valeurs et les normes qui y sont associées. Dans certains cas, il peut servir de « modèle transitionnel », c' est à dire un modèle auquel la personne en difficulté peut s' identifier.

Dans une quatrième partie, l' article précise les capacités que tout postulant à la fonction de médiateur doit posséder : maîtrise de la langue française et de la langue pour laquelle il est sollicité, capacité à pouvoir être confronté à des situations difficiles et à reconnaître et exprimer ses propres représentations culturelles. Après un temps d' observation, le candidat reçoit une formation relevant de l' approche interculturelle, de l' anthropologie et de la psychologie. Il peut ainsi devenir médiateur et intervenir dans différents secteurs, présentés dans la cinquième et dernière partie. Ces secteurs d' intervention sont variés : psychiatrie, médecine, milieux socio-éducatifs et judiciaires…Le médiateur s' adresse autant aux personnes en difficultés qu' à celles qui les accompagnent, et chaque fois qu' apparaissent des problèmes de communication dans lesquels entrent en jeu des facteurs culturels.

Document d' une grande clarté qui s' appuie souvent sur des exemples concrets.

 

« La culture du compromis »
Article de Gilles Verbunt extrait de « Hommes et migrations » n°1208, 1997, en ligne sur le site de la revue.

Loin de considérer la société occidentale, laïque et démocratique comme un « tout homogène », Gilles Verbunt propose de la définir plutôt comme un « assemblage, dans un certain ordre, de communautés, de valeurs, de langues, d' identités, de religions, de mœurs… différentes ». Dans ce contexte le rôle régulateur de l' Etat doit assurer à chaque groupe ou communauté la possibilité d' exister sans exclure les autres, il doit veiller à mettre en place toutes les conditions contribuant à une cohésion suffisante. Cette conception de la société et de l' Etat amène à définir l' objectif de la médiation comme le règlement des conflits par le compromis, ou au moins par la négociation dans le respect des identités des individus ou des groupes. Pour Gilles Verbunt cet objectif n' est pas sans rencontrer certaines difficultés, notamment celle de promouvoir la culture du compromis. Ce dernier est encore souvent considéré comme un « acte de faiblesse », une « perte d' honneur » ou encore une « trahison » pour les parties en conflit. La peur de perdre son identité dans le compromis semble sous-tendre cette perception. L' auteur s' interroge sur la place que les uns et les autres (les institutions françaises, les personnes en conflit) laissent à la médiation, n' est-elle qu' une courroie de transmission ? accepte-t-on de voir le médiateur autrement que comme un simple allié contre l' autre ? Plusieurs axes de réflexion sont par la suite explorés pour définir les conditions favorables à la culture du compromis. Le médiateur doit ainsi aider l' autre à se situer dans un contexte global (géographique et historique), et contribuer à faire passer les interlocuteurs du monde des représentations (sources de préjugés et de stéréotypes) à la réalité.

Pour G. Verbunt, le compromis ne saurait être synonyme de concession mais plutôt une « forme de reconnaissance de l' Autre et de son droit à son propre mode d' existence ». Le compromis doit conduire à poser l' issue du conflit dans les termes « moi et toi » ou « moi avec toi » et non pas « c' est toi ou c' est moi ».

Document intéressant qui souligne l' intérêt de rompre avec un certain fantasme, celui d' une société considérée comme un tout homogène, et qui apporte un regard positif sur la notion de compromis. Il reste néanmoins d' une clarté relative.

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Travail social et interculturalité

 

« Représentations et pratiques des travailleurs sociaux face à l' interculturalité »
Extrait du livre « Le travail social face à l' interculturalité » sous la direction de Emmanuel Jovelin, édition L' Harmattan 2006. P163 à 189.

Ce chapitre rend compte d' une recherche exploratoire menée sur les représentations et les pratiques des travailleurs sociaux face à l' interculturalité. Ses objectifs étaient de connaître les différentes attitudes du professionnel face à l' interculturel et de savoir s' il s' interroge sur la dimension culturelle des rapports interindividuels qu' il entretient dans le cadre de ses relations de travail avec ses « clients ».

Dans une première partie, l' auteur, Anne Loyer (chargée de mission Insertion à l' Association des Paralysés de France) précise le cadre théorique de cette recherche. Les apports théoriques concernent dans un premier temps les phénomènes de perception et de catégorisation d' autrui, les processus de communication qui interviennent dans les relations interculturelles influencées elles-mêmes par la conception de l' homme (individualiste ou collective) dont chaque interlocuteur est empreint. Dans un second temps, elle rappelle les travaux conduits en matière de processus d' attribution, d' influences culturelles et de zones de chocs culturels. Pour elle, il importe de s' intéresser à ces processus dans la mesure où ils sont au cœur de l' activité des professionnels de l' aide pour lesquels il s' agit « d' évaluer »des personnes afin de mieux comprendre et d' expliquer leurs conduites.

Dans une deuxième partie, il est exposé la méthodologie mise en place lors de cette recherche. Celle-ci s' est déroulée en deux phases : une première phase conduite à l' aide d' entretiens non directifs suivis d' une analyse de contenu thématique et une seconde phase qui s' est appuyée sur 16 entretiens semi-directifs réalisés à partir d' une grille (constituée d' une dizaine de questions) et soumis également à une analyse de contenu thématique.

Enfin dans une troisième partie, l' auteur présente les résultats question par question. Ces derniers l' amènent à conclure que même si certains des professionnels interrogés discernent les dangers de ne pas prendre en compte l' origine culturelle de leurs « clients », il apparaît néanmoins une non conscientisation par ces professionnels de leurs modèles culturels et donc de ceux des autres.

Il ressort de tout cela que l' approche interculturelle ne doit pas se limiter à un simple apport de connaissances théoriques mais qu' elle suppose une véritable « implication de soi » par une réflexion sur sa propre culture et par une prise de conscience de ses préjugés et de ses attitudes ethnocentriques.

Extrait très riche en données conceptuelles et théoriques, souvent empruntées à la psychologie sociale. Il peut par ailleurs constituer un exemple pertinent de recherche pour des étudiants conseillers e.s.f. Avec une grande rigueur, l' auteur aborde les « écueils » que les travailleurs sociaux peuvent rencontrer dans leur pratique en matière d' interculturalité.
Pas de copyright.


« Le problème des migrants et la formation des travailleurs sociaux »
Extrait du « Guide de l' interculturel en formation » sous la direction de J. Demorgon et E. M Lipiansky, édition Retz 1999. P35 à 41.

Gilles Verbunt, sociologue, pose ici la question de la formation des travailleurs sociaux face aux problèmes que rencontrent les migrants. Après avoir montré l' évolution du rôle des travailleurs sociaux en lien avec celle des conditions d' arrivée et de vie des populations migrantes, l' auteur arrive au constat que face à une immigration familiale d' installation forte, la demande des travailleurs sociaux à connaître et à mieux se former aux autres cultures est allée crescendo, ce qui a pu aboutir quelquefois à une véritable quête de recettes. Or pour Gilles Verbunt, la formation ne peut faire l' impasse d' une réelle réflexion pour analyser tous les « tenants et les aboutissants culturels de l' acte ou du préjugé ». Il s' agit de changer le regard posé sur un certain nombre de problèmes de société et de se sentir plus à l' aise dans les questions de culture et d' identité. C' est à cette condition que la formation doit contribuer à dépasser soi-même tout ethnocentrisme et aider les autres à le faire. L' objectif d' intégration que se donnent les travailleurs sociaux les conduit aujourd' hui à s' interroger sur la rencontre interculturelle : comment concilier respect des cultures et intégration dans la société nationale ? Comment créer les condition d' un « vivre ensemble » avec des différences culturelles ?

Face à ces interrogations, Gilles Verbunt définit trois axes autour desquels pourrait s' élaborer le contenu de la formation à proposer aux travailleurs sociaux :

  • l' histoire des migrations, de manière à dédramatiser une problématique considérée comme nouvelle,
  • l' approche des cultures, dans la mesure où la connaissance des codes de pensée et de comportement de l' autre peut améliorer la relation et la communication,
  • les stratégies identitaires, de façon à prendre conscience de certaines représentations erronées et prévenir l' instrumentalisation démagogique qui peut en être faîte.

Document qui aborde avec une grande clarté les questionnements des travailleurs sociaux autour de la rencontre interculturelle, et les réponses qu' il convient d' y apporter.
Chapitre téléchargeable sur notre site, images intégrées en traitement de texte format word, 1400 ko.


« Différences des perception et situations interculturelles sensibles »
Extrait du livre de Gilles Verbunt « La question interculturelle dans le travail social » édition La Découverte 2004, P131 à 177

Il existe des domaines où les tensions entre populations différentes se manifestent de manière intense et sensible. Ce sont ces domaines, au sein desquels les travailleurs sociaux consacrent une grande partie de leur activité, que Gilles Verbunt entreprend d' explorer dans ce chapitre. Il s' agit essentiellement des domaines de l' emploi et du chômage, de l' argent, de l' habitat, des religions et du statut personnel, de l' éducation, de la santé et du corps, et de l' alimentation. Certains d' entre eux supposent une approche très complexe du fait de la forte sensibilité des questions qu' ils posent (religion, statut de la femme, éducation…). Face à cette complexité, les travailleurs sociaux doivent en permanence s' efforcer de s' intégrer dans l' univers culturel de leurs interlocuteurs de manière à mieux comprendre les logiques de conception et de comportements qui les animent et qui diffèrent des leurs.

Document très clair qui explore de manière concrète les pratiques culturelles autour desquelles les travailleurs sociaux sont quelquefois amenés à intervenir.
Copyright en attente.


« Les adaptations institutionnelles : l' interculturel dans le quotidien des travailleurs sociaux »
Extrait du livre de Gilles Verbunt « La question interculturelle dans le travail social » édition La Découverte 2004, p179 à 196.

Dans une société qui évolue et qui devient de plus en plus multiculturelle, les travailleurs sociaux dans leur rencontre avec un public « venu d' ailleurs » sont confrontés de plus en plus à la question interculturelle et quelquefois aux inadéquations institutionnelles. Aujourd' hui il ne fait plus de doute que dans leur pratique quotidienne, les travailleurs sociaux ont dû intégrer la dimension interculturelle comme constitutive de leur activité. Pour Gilles Verbunt, la lutte contre les discriminations, l' accueil et le suivi des étrangers, et le travail en partenariat représentent les principaux champs où l' interculturel constitue une caractéristique de l' intervention des travailleurs sociaux.

Document d' une grande clarté qui propose une réflexion toujours nuancée sur la place occupée par les travailleurs sociaux entre d' une part, des institutions pas toujours « ouvertes » et d' autre part des usagers aux appartenances diverses.
Copyright en attente.


« Interculturalité et travail social »
de Jacques Barou, Sociologue, CERAT-CNRS, Grenoble, publié dans la revue « Ecarts d' identité » n°98 (hiver 2001-2002), diffusé en ligne.

Jacques Barou, sociologue, propose ici une réflexion, un questionnement sur les finalités du travail social par rapport à l' immigration. Cela l' amène à mettre en évidence la contradiction qui se pose au travail social aujourd' hui et qu' il doit résoudre. Doit-il porter son attention aux spécificités de certains groupes définis culturellement, au risque de renforcer leur marginalisation et de diminuer leur capacité d' organisation autonome, ou doit-il offrir une action sociale basée sur l' égal traitement au risque d' exclure ceux qui s' écarteraient trop du « modèle standard » ?

Pour répondre à cette interrogation, Jacques Barou porte un double regard. Un regard d' abord historique en retraçant l' évolution du processus d' intégration des populations immigrées en France et celles des services spécifiques qui leur étaient destinées. Il qualifie d' ailleurs ces derniers de « précédents malheureux ». Un regard ensuite comparatif en analysant les exemples allemands et hollandais. Deux exemples qui diffèrent par la prise en compte des spécificités socioculturelles de certaines minorités. Dans le premier cas une trop grande prise en compte des spécificités a maintenu les groupes dans une situation de marginalisation alors que dans le deuxième cas, la diversité culturelle est appréhendée comme une richesse au service de l' espace public.

Pour Jacques Barou, c' est en retournant à sa vocation initiale, celle d' agir dans le sens du rapprochement social des diverses couches de la population, que le travail social peut jeter les conditions de la rencontre interculturelle et ainsi répondre à la contradiction évoquée plus haut. « La dimension interculturelle…est amenée à s' exprimer dans l' espace public, dans un esprit d' échange et de partage. ».

Document riche en réflexion et d' une grande clarté.

 

Voir aussi :
« Le travail social en défense de l'interculturalité et de la citoyenneté, face aux dérives de la globalisation  »
Article de Raymond CURIE, sociologue à l’Université Jean MONNET de Saint Etienne, en ligne sur Oasis, portail du travail social.

Interculturalité : formation et pratiques

 

« Pédagogie des rencontres interculturelles »
Extrait du « guide de l' interculturel en formation » p 282 à p 289, Edmond Marc Lipiansky

Dans le cadre de rencontres internationales organisées pour des jeunes de différentes nationalités, Edmond Marc Lipiansky nous invite ici à réfléchir sur les visées, les moyens et les effets de la rencontre interculturelle. Après avoir rappelé les objectifs de ces rencontres : découvrir l'  « autre » au-delà des stéréotypes et des préjugés, il nous fait part de quelques réflexions autour de la pédagogie à mettre en place pour atteindre cet objectif. Il définit deux niveaux de réflexion, celui de la notion même de rencontre et celui de la dimension interculturelle de cette dernière.

En ce qui concerne le premier niveau, E.M. Lipiansky dégage trois axes à prendre en compte pour faciliter la communication qui est au cœur même de la rencontre :

  • La place des activités, celles-ci ne doivent pas être considérées comme un but en soi ou une contrainte mais comme un moyen de médiatiser et de faciliter la communication.

  • La définition d' un juste équilibre entre la cohésion groupale et la prise en compte des différences, de manière à créer un cadre sécurisant et un sentiment de communauté et de solidarité, et à éviter en même temps un certain conformisme qui pourrait appauvrir la communication.

  • La recherche d' un équilibre entre la ritualisation du fonctionnement du groupe qui peut sécuriser les interlocuteurs et initier le contact, et l' instauration d' une communication spontanée et authentique.

Quant au deuxième niveau, celui de la dimension interculturelle, E.M. Lipiansky propose quatre directions pour faciliter la reconnaissance de l' altérité et le respect des différences :

  • L' identification et le dépassement des défenses susceptibles d' être mises en place contre la différence, notamment celle de la dénégation.
  • L' engagement d' un travail sur les stéréotypes et les préjugés construits autour de la culture « étrangère » de manière à ne pas confondre la réalité et sa propre représentation de la réalité.
  • La nécessité de ne pas enfermer l' autre dans une identité figée c' est à dire à le réduire à l' une des caractéristiques qui fondent cette différence.
  • La prise de conscience de son propre éthnocentrisme par une meilleure connaissance de soi-même, ce qui implique un mouvement de décentration de soi.

Cet extrait du « Guide de l' interculturel en formation » propose avec une grande clarté différentes pistes qu' il convient de suivre pour élaborer une pédagogie des rencontres interculturelles. Des exemples concrets auraient cependant été les bienvenus de manière à ne pas se figer sur un registre de « recommandations » et apporter à ce chapitre un caractère plus pragmatique.
Chapitre téléchargeable sur notre site, images intégrées en traitement de texte format word, 1500 ko.


«  Le choc culturel, méthode de formation et outil de recherche »
Extrait du « Guide de l' interculturel en formation » p 301 à p 315, Margalit Cohen-Emerique

Docteur en psychologie et chercheur rattachée au Centre multiethnique de l' Université de Montréal, Margalit Cohen-Emerique anime des stages de formation auprès de travailleurs sociaux et de professionnels de l' action médicopsychologique intervenant auprès de familles migrantes. A la suite d' un certain nombre de constats portant sur les limites d' une démarche pédagogique classique, l' auteur et ses collaborateurs ont été amenés à élaborer une nouvelle démarche pédagogique. Celle-ci ne se limite plus à une simple étude des migrants mais porte également sur les attitudes du professionnel dans ses interactions en situation interculturelle. Cette « pédagogie de la relation interculturelle » se donne deux objectifs :

  • Celui d' amener le stagiaire à repérer et à identifier ses propres représentations et « modèles socio-empiriques » issus de ses propres systèmes de valeurs et de normes.
  • Celui de lui donner des formations sur les spécificités culturelles concernant les zones où le professionnel et le migrant rencontrent le plus de difficultés à communiquer et à se comprendre.

Pour répondre à ces deux objectifs, M. Cohen-Emerique et ses collaborateurs ont mis au point « la méthode des chocs culturels » appelée aussi la « méthode des incidents critiques ». Se situant à un niveau individuel, le choc culturel est défini par l' auteur comme un « heurt avec la culture de l' autre », comme « ce qui nous paraît le plus déroutant et le plus étrange chez l' autre » et plus largement comme « une expérience émotionnelle et intellectuelle qui apparaît chez ceux qui, placés par occasion ou profession hors de leur contexte socioculturel et se trouvent engagés dans l' approche de l' étranger ».

Ce choc culturel, s' il est repris et analysé, constitue un moyen important de prise de conscience de sa propre identité sociale et de ses propres représentations. « La connaissance de l' autre passe par la connaissance de soi », il s' agit alors d' atteindre une certaine « neutralité culturelle ».

Une fois le concept clef posé, M. Cohen-Emerique décrit de manière précise la méthode en proposant une grille d' analyse des chocs culturels et en l' illustrant par un exemple concret. Cette illustration est suivie de la présentation des résultats d' une étude menée auprès de professionnels lors de stage de formation et qui portait sur les « zones sensibles » à l' origine de chocs culturels ou incidents critiques. L' auteur choisit d' en développer trois, celles qui lui paraissent les importantes pour les professionnels de l' aide dans la mesure où elles guident leurs pratiques :

  • Les représentations de la famille
  • La notion de personne (ou conception de l' individu)
  • Les représentations du changement culturel.

Chapitre riche en approche conceptuelle et précis en matière méthodologique. Il s' efforce de garder une dimension concrète et pragmatique.
Chapitre téléchargeable sur notre site, images intégrées en traitement de texte format word, 3000 ko.


« L' école interculturelle, entre souffrance et richesse »
de Anna Lucia Mercanti Gianelli. « Le journal des psychologues » mars 2006 n°235.

Cet article relate le cas de l' Italie qui a connu ces vingt cinq dernières années une forte augmentation du nombre d' immigrés avec pour conséquence une grande diversité culturelle et linguistique, ainsi que des implications psychologiques et sociales incontestables, notamment celles liés à la condition d' être enfant immigré ou d' immigrés. En matière d' éducation cette diversité et ces implications ont suscité la mise en place d' une législation visant à jeter les bases d' une « éducation interculturelle », concept repris et confirmé comme étant l'  « outil le plus approprié de prévention face au racisme et à toute forme d' intolérance ». Cependant ces principes législatifs semblent rencontrer des difficultés d' application sur le terrain faute de moyens financiers et institutionnels suffisants. L' auteur ne manque pas alors de souligner une contradiction entre une intentionnalité, celle de considérer la diversité représentée par les enfants immigrés comme une nouvelle opportunité d' enrichissement mutuel ; et une réalisation concrète au niveau institutionnel qui dénote une attitude visant à maintenir la différence et la distance avec l' autre.

Néanmoins diverses expériences d' école interculturelle sont conduites en Italie, dont celle de l' Istituto Comprensorio di Calcinate dans la province de Bergamo en Lombardie. Celui-ci a fait de la diversité, de l' opportunité d' échange mutuel, de communication et d' enrichissement mutuel un objectif majeur de son enseignement. Anna Lucia Mercanti présente cette expréience et s' interroge sur la fonction de l' école dans le projet d' une société multiculturelle.

« Comment aménager donc des dispositifs permettant aux enfants de migrants de dire leurs cultures d' origine pour ne pas l' exprimer arbitrairement et par besoin dans des lieux publics, là où l' agir culturellement codé risque de se retourner contre eux sous forme d' intolérance et d' exclusion ? », c' est la question fondamentale que pose cet article

Ce document riche en réflexions socio-polotiques qui relate clairement l' expérience migratoire italienne et les implications qu' elle suscite en terme d' école et d' éducation d' une part et d' identité culturelle d' autre part.
En attente de copyright.

 

Interculturalité et politique

« La crise du modèle français d’intégration »
Article de Patrick Simon, extrait des cahiers français, n°330, janv.-fév. 2006 p. 62-67.

Les émeutes de l'automne 2005 interrogent le modèle républicain d'intégration. Malgré l'accueil d'immigrés dès la seconde moitié du XIXe siècle, la sociologie française ne pose guère la question de l'ordonnancement des relations interethniques au sein d'un cadre social commun. À une acception « neutre » de l'intégration permettant le maintien de spécificités identitaires a été préférée une vision plus assimilationniste.
La politique d'intégration hésite cependant entre le refus de reconnaître toute communauté constituée et la prise en compte des réalités culturelles. Les contradictions du modèle d'intégration apparaissent aussi dans l'invalidation par l'observation sociologique de croyances bien établies ou dans l'identité ambivalente des « secondes générations ». Si aux pratiques d'exclusion subies par les populations d'origine immigrée doit être opposée l'égalité des droits de tous les individus sans exclusive, Patrick Simon explique qu'une telle universalité ne peut
devenir effective sans le recours à des traitements préférentiels.

 

Article téléchargeable au format pdf, 274 ko.

 

Plan du dossier

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Références bibliographiques

Livres et revues

Livres

Ouvrages généraux


« Dictionnaire de l' altérité et des relations interculturelle »,
Dir. Ferréol Gilles et Jucquois Guy, Ed. Armand Colin, 2004, 354 p., 28,50 € TTC

« Ce dictionnaire comprend près de 200 entrées et vise à fournir des éclairages ou des points de repère, à la fois factuels et analytiques, sur les principaux débats relatifs à l'altérité et aux relations interculturelles. La perspective est résolument pluridisciplinaire, la prise en compte des dimensions sociologique, anthropologique, philosophique, économique et juridique permettent de sortir du floue qu'il s'agisse de l'intégration, de l'exclusion, des politique de reconnaissances ou de discrimination positive, de l'acculturation et de l'ethnicité, du communautarisme et de droit à la différence. 

« Cet ouvrage, fruit d'une étroite collaboration entre enseignants-chercheurs intervenant dans différentes institutions et auprès de public variés, comprend près de deux cents entrées et vise à fournir des éclairages ou des points de repère, à la fois factuels et analytiques, sur les principaux débats relatifs à l'altérité et aux relations interculturelles. L'accent est mis, selon les cas, sur l'étymologie, l'évolution sémantique, l'arrière-plan socio-historique ou les grilles de lecture. La perspective privilégiée, résolument pluridisciplinaire, la prise en compte des dimensions sociologique, anthropologique, philosophique, économique et juridique, permettent de sortir du flou ou du convenu nombre de thématiques brûlantes, qu'il s'agisse de l'intégration et de l'exclusion, des politiques de reconnaissances ou de discrimination positive, de l'acculturation et de l'ethnicité, du communautarisme et du droit à la différence... Ce dictionnaire - conçu comme un véritable instrument de travail et d'approfondissement intellectuel - s'adresse tant aux étudiants et élèves des classes préparatoires, des IEP, des écoles de commerce et des IUFM qu'à tous ceux qui souhaitent réfléchir, références à l'appui, sur les rapports entre particularisme et universalisme"


Gilles FERRÉOL, agrégé de sciences sociales, est professeur de sociologie à l'université de Poitiers où il dirige le LARESCO-ICOTEM. Président du jury du CAPES externe de SES, il est l'auteur de nombreuses contributions dont un Vocabulaire de la sociologie (PUF). Il a fait paraître, sous sa direction, plus d'une vingtaine d'ouvrages parmi lesquels, chez Armand Colin, Histoire de la pensée sociologique (2e éd., 1995), Adolescence et toxicomanie (1999), Dictionnaire de la sociologie (3e éd., 2002)
Guy JUCQUOIS, professeur émérite des sciences du langage à l'Université catholique de Louvain, correspondant de l'Académie Royale de Belgique, est l'auteur de nombreuses publications relatives à la méthode comparative et à la sociolinguistique »

Présentation de l'éditeur

 

« La société interculturelle : vivre la diversité humaine »
Gilles Verbunt, Ed. Le Seuil, 2001, 281 p., présentation d'après Télémaque et les notes de lecture d' écarts d' identité :

« La mondialisation signifie aussi rencontres et échanges généralisés entre cultures à un degré jamais atteint jusqu'à présent. L'interculturel est déjà un fait, qui ne fera que s'amplifier demain. Cet ouvrage est à la fois une réflexion et un guide à propos d'un phénomène qui touche désormais la plupart des hommes sur la planète.
Une réflexion sur les notions de culture, d'identité, d'origine, de communauté, pour sortir d'une conception rigide et figée qui enferme les populations et empêche d'emprunter la voie normale de l'interculturalité.
Un guide pratique, foisonnant d'exemples, pour prendre conscience des points sensibles et des obstacles, comprendre les causes des difficultés interculturelles, fournir des outils de compréhension sur les différends et les malentendus à propos du corps, de la morale, des modes de pensée, des stéréotypes de toutes sortes et en tous domaines.
Hors de l'interculturel, point de salut ? En tout cas, ce livre est convaincant : pour les hommes du XXIe siècle, la société sera interculturelle, et il importe de prendre la mesure d'un tel changement.
Gilles Verbunt, d'origine hollandaise, docteur en sociologie, s'intéresse depuis de longues années à la théorie et à la pratique de l'interculturel. Enseignant à l'université Paris XII - Créteil et à l'Inalco « Langues O », président de l'association « Recherches et formation », il a animé de nombreux stages pour les travailleurs sociaux, les enseignants, les éducateurs, toutes les professions amenées à rencontrer d'autres cultures. »

Quatrième de couverture, sur Amazone :
Une première partie: "Philosophie de l'interculturel" se veut une réflexion théorique sur la culture et l'identité. La deuxième partie: "Pratique de l'interculturel" donne un aperçu des composantes de la communication avec des personnes de cultures différentes: problèmes de langage, de valeurs, gestion du temps, perception de l'espace, structures sociales. La troisième partie: "Perspectives interculturelles" porte sur la France et ses communautés.

 

« Education et communication interculturelle »
Martine Abdallah-Pretceille, Louis Porcher, PUF.

Présentation sur le site des Presses Universitaires de France :
La diversité des publics scolaires, aujourd'hui, implique une diversification des pratiques pédagogiques et met au premier rang les relations interculturelles. Les auteurs se proposent d'explorer les disciplines enseignées à partir d'une approche interculturelle. Un enseignement " efficace " actuellement relie formation et autonomie de l'élève. L'élaboration d'une authentique communication interculturelle constitue l'un des moyens le plus sûr de redonner à l'enseignement pertinence et modernité.

« L' éducation interculturelle »
Martine Abdallah-Pretceille, PUF, coll. Que sais-je ? n° 3487, 2004, 8 €, 128 p.

Présentation sur le site des Presses Universitaires de France :
L'école est devenue un lieu de confrontation symbolique entre les différentes normes, elle est aussi au centre des enjeux culturels. Si la diversité culturelle s'impose dans les faits, l'éducation interculturelle se propose d'en maîtriser les effets et de la valoriser.

 

« Psychologie interculturelle »
 
Troadec B., Guerraoui Z., Paris, Armand Colin-synthèse, 2000, 9 €, 96 p.

Présentation sur le site des éditions Armand Colin :
« L'étude des rapports entre le psychisme et la culture prend des formes très diverses. L'ouvrage présente une synthèse des différents champs de la psychologie interculturelle contemporaine et les illustre par des recherches sur : la cognition, la socialisation, la personnalité, l'identité.

Zohra Guerraoui est maître de conférences à l'université de Toulouse-Le Mirail, où elle enseigne la psychologie interculturelle et mène ses recherches au Centre d'Études et de Recherche en Psychopathologie.
Bertrand Troadec est maître de conférences à l'université de Toulouse-Le Mirail, où il enseigne la psychologie culturelle du développement cognitif et mène ses recherches au Laboratoire Développement, Contextes et Cultures.

 

« La psychologie interculturelle » Couchard Françoise Paris, Dunod, coll. Topos, 1999, 9 €

Présentation sur le site des éditions Dunod :
« Dans le contexte actuel de migration de populations, de situations d'exil et de métissage, la psychologie clinique doit mettre en œuvre des approches spécifiques. Cet ouvrage présente les grands courants épistémologiques de la psychologie interculturelle : le courant universaliste soutenant la possible universalité de l'inconscient, le courant culturaliste prônant la spécificité des cultures, le courant "ethniciste" qui suppose une irréductibilité de chaque culture à toutes les autres. Il analyse les problèmes éthiques et épistémologiques qui sous-tendent ces courants et montre la spécificité des pratiques cliniques qui en découlent.
Public :
Étudiants en 1er cycle et licence de psychologie »


« Différences culturelles et souffrances de l' identité »
René Kaës, Ruiz O Correa, Olivier Douville, Alberto Eiguer, Collectif, Dunod, Collection Inconscient et Culture , 1998, 272 pages, 126 €

Présentation sur le site de Dunod :
« L'ouvrage est centré sur la problématique de la souffrance identitaire dans la rencontre avec la différence culturelle. Une première partie situe la question de l'identité et de la différence. Une seconde partie traite les apports de la cure psychanalytique dans le traitement de la psychopathologie liée à la différence culturelle. La troisième partie est consacré à l'apport spécifique des dispositifs psychanalytiques du groupe. Un ouvrage de grande qualité qui énonce avec clarté tous les enjeux psychiques de la différence culturelle comme nouveau malaise dans la civilisation.
Public :
Psychanalystes ; Psychologues, psychothérapeutes ; Professions sociales. »

Présentation de l'éditeur sur le site amazon :
« L'ouvrage est centré sur la problématique de la souffrance identitaire dans la rencontre avec la différence culturelle. Une première partie situe la question de l'identité et de la différence. René Kaës dégage le concept de troisième différence en le situant par rapport à la différence des sexes et celle des générations. Olivier Douville met en tension le couple identité-altérité, dont il repère les fractures et les nouveaux montages. Une seconde partie traite les apports de la cure psychanalytique dans le traitement des psychopathologies liées à la différence culturelle. Alberto Figuer décrit le faux self chez le migrant, Marie-Rose Moro et Anne Revah-Lévy, les avatars des figures de l'altérité dans un dispositif thérapeutique. Francesco Sinatra, reprenant la question de l'exil, en montre les dimensions sur la figure de l'étranger dans la cure psychanalytique. Zerdalia Dahoun centre son chapitre sur la problématique de l'entre-deux et de l'espace intermédiaire à partir de son expérience à la Maison de toutes les couleurs. La troisième partie est consacrée à l'apport spécifique des dispositifs psychanalytiques du groupe. René Kaës analyse ce qui est en jeu dans des groupes interculturels et dans une expérience de psychodrame au Mexique. Olga Ruiz Correa décrit, à partir de son expérience brésilienne, quelques aspects cliniques de la pratique groupale dans le champ interculturel. Edith Lecourt expose son expérience du sonore dans les groupes pluriculturels et en montre les implications et les ressources thérapeutiques. » 

Biographie de l'auteur
René Kaës est psychanalyste, professeur émérite à l'université Lumière Lyon 2 et président du Ceffrap.

« Le métissage »
Laplantine Francois , Flammarion, coll. Dominos, 1997, 127 P. , 6,25 €

Présentation sur le site de Flammarion :
« Une tentative de redéfinition et de réévaluation du concept ambigu de métissage. »

 

METISSAGES - de _Arcimboldo à _Zombi
François Laplantine et Alexis Nouss. Ed. Pauvert 2001, 633 p., 42 €

« Comme le signalent les auteurs dès la préface, le métissage est aujourd'hui à la mode. Et comme nombre de notions ou de concepts à la mode (rien est-il pas de même pour la médiation par exemple ?), "on le met à toutes les sauces"... Ainsi, le métissage est "presque toujours systématiquement confondu avec les notions (...) de mélange, de mixité, d'hybridité, voire de syncrétisme". Ce que cet ouvrage se propose d'aborder est tout autre. Il nous emmène au-delà du métissage compris dans son sens biologique, vers un nouveau regard... Le métissage est ainsi entendu comme une pensée, une expérience, qui serait celle de la rencontre, du lien, de la transformation. Ainsi, une de ses leçons est que "rien n'est achevé" car le métissage est mouvement, perpétuellement en devenir. Bien plus qu'un dictionnaire, c'est un foisonnement d'idées neuves, et au-delà de chaque mot proposé, en une alternance de notions, illustrations, personnages, ..., une invitation au déplacement.
Le métissage suppose de sortir d'une pensée de la complétude et de la totalité. Ainsi, la pensée du métis sage propose une troisième voie, une alternative à la pensée binaire, homogène/hétérogène, fusion/fragmentation, totalité/différence. Il est cette ligne de tension qui s'inscrit entre l'universel et le singulier.
Dans une perspective socio-anthropologique, la pensée du métissage propose une alternative à la fragmentation du communautarisme d'une part, et la fusion de l'assimilation d'autre part, car son propos est de "reconnaître la mouvance, l'instabilité des cultures et des identités culturelles". Dans une époque qui ne cesse de parler de mondialisation, celle qui intéresse le métissage est celle qui devrait permettre "la rencontre des communautés, des cultures, des individus et accélérer l'exposition à l'altérité qui nous apprendrait à la reconnaître en nous-mêmes".
Le métissage serait donc ce moment fugace où jene suis plus avec l'autre dans une relation d'étranger, mais où il commence à apparaître de "l'étrangeté", en nous et entre nous. S'ouvrir à l'étranger en soi pour s'ouvrir à l'autre... Le métissage est le contraire du repli sur soi. II est relation, et accueil, voire hospitalité de l'altérité. Il est aussi une invitation à transformer l'expression sartrienne sur l'existentialisme: "le métissage est un humanisme".
La pensée du métissage serait-elle une nouvelle philosophie, une nouvelle sagesse ? Le graphisme la couverture de l'ouvrage dont les deux S superposés peuvent aussi bien inviter à une lecture de "Métis-ages" (âges), que de "Métis-sages" peut poser la question... Serait-il sage d'entrer dans un âge métis ? Oui... et non ! Car le métissage n'est pas sage !
Une des questions à laquelle cet ouvrage peut nous ouvrir est celle de l'inscription de la pensée du métissage dans l'espace public. Car si le métissage est un processus de transformation individuel, "par le bas" (Michel Wieviorka, 2001), est-il possible de le tra­duire en termes institutionnels, en termes de réponses politiques ? Est-ce souhaitable ? La réflexion et le débat sont ouverts...
Ainsi, dans des temps troublés et dominés par une logique binaire du bien et du mal profondément inhu­maine et destructrice, cet ouvrage prolonge magnifiquement le premier ouvrage "Le Métissage" de François Laplantine et Alexis Nouss (Flammarion, 1997).
II est "un voyage sans guide ni carte, (qui) nous invite, par le biais de l'anthropologie, de la littérature, du cinéma, de la musique, de l'architecture, de la philosophie, de la géographie, à traverser les territoires des langues et des peuples avec pour fil conducteur le devenir métis. Voir le monde comme métis et le métissage comme un monde"...
En résumé (mais le métissage ne se résume pas...), cet ouvrage nous offre de nouveaux horizons de pensée. Mais c'est aussi une grande bouffée d'air (non d'air pur, l'air est assurément métis !), et d'espoir...
Anne LE BALLE »
Ecarts d'identité N°98 . Hiver 2001-2002 . 73

 

« Ethnopsychiatrie »
Laplantine Francois , PUF, coll. Que sais-je ? n° 2384, 1988, 117 p. , 24€

Travail social

"Guide de l'interculturel en formation" dir. Jacques Demorgon, Edmond Marc Lipiansky, Ed. Retz, épuisé (voir extraits proposés dans ce dossier).

 

"La question interculturelle dans le travail social, repères et perspectives", Gilles Verbunt, La découverte, coll. Alternatives sociales, 2004, 18 €

Présentation sur le site de la BDSP :
Les travailleurs sociaux, dans l'exercice de leur profession, sont en . permanence confrontés aux différences culturelles.
Dans la relation d'aide, les objectifs qu'ils peuvent fixer, les moyens qu'ils mettent en oeuvre, l'évaluation qu'ils font de leurs interventions sont en général - beaucoup plus qu'ils ne le pensent-marqués par leur propre culture. Il en va de même des usagers de leurs services. Mais également des institutions, dont la culture peut être en tension avec celle des agents présents sur le terrain. Les tiraillements sont donc nombreux et peuvent conduire à des situations embarrassantes, où l'improvisation et la confusion sont courantes.
Pour arriver, au bénéfice de tous, à une plus grande efficacité des interventions, il est utile de promouvoir un véritable dialogue interculturel. Celui-ci passe d'abord, pour le travailleur social, par un effort de connaissance de sa propre culture, puis par une démarche de compréhension des cultures auxquelles il est confronté.
Cet ouvrage propose d'explorer les conditions d'établissement d'un tel dialogue, à travers l'analyse de situations et de questions souvent soulevées par les différences culturelles entre le professionnel d'un service social, son institution et ses interlocuteurs originaires d'autres sphères culturelles.
Un essai qui offre des clefs de compréhension essentielles aux travailleurs sociaux confrontés à des situations interculturelles et qui ouvre des perspectives professionnelles et humanistes.

 

"Le travail social face à l'interculturalité. Comprendre la différence dans les pratiques d' accompagnement social ",
Dir. Emmanuel Jovelin, Ed L' Harmattan, 2002, 342 p., 28 €

Cet ouvrage est le fruit de rencontre entre des chercheurs venus d' horizons divers (sociologue, psychologues, pédagogues et travailleurs sociaux), sensibilisés au thème de l' interculturalité et décidés à explorer ensemble cette notion dans « pratiquement » toutes ses facettes pour éclairer les pratiques professionnelles des travailleurs sociaux. C' est un outil indispensable pouvant aider à la compréhension de la différence dans les contacts mixtes et dans les pratiques d' accompagnement social.


Plan du dossier

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REVUES

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Tél. : 03 88 21 96 62
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Tél. : 0142 33 24 74
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Migrations-Société
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Courriel : ciemiparis@aol.com

Plein Droit
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4, villa Marcès, 75011 Paris
Tél. : 01 43 14 84 84
Courriel : gisti@gisti.org
Site Internet : http://www.gisti.org/

Articles

1- L' école face à la diversité culturelle

  • Pour une école résoluement à part (J.Muglioni),
  • Comment traiter la différence culturelle (M. Wieviorka),
  • Tolérer le « foulard islamique » ? (B.H. Lévy, J. Baubérot et J. Césari)
  • Laïcité et héritage chrétien : un débat toujours actuel
  • Vers une consécration des droits de l' homme et des droits culturels

In Problèmes politiques et sociaux n° 917, oct. 2005 La laïcité

2 - Dépasser l' assimilationnisme en conciliant intégration républicaine et diversité culturelle (Haut Conseil à l' intégration)
In Problèmes politiques et sociaux n° 916, sept. 2005 Les immigrés dans la société française

3 - La diversification des publics (O. Cousin)
Crise de l' intégration républicaine (J. Ion)
In Problèmes politiques et sociaux n° 917890, juil. 2003 Le travail social

 

4 -L' enseignement du fait religieux (5,6 et 7 nov. 2002),
Debray Régis, Borne Dominique, Baubérot Jean et Poulat Emile (dir.), coll. Les Actes de la Desco, CRDP de l' académie de Versailles, en ligne sur le site d' Eduscol http://eduscol.education.fr/D0126/fait_religieux_acte.htm

 

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Juillet 2006